vendredi 29 juillet 2011

LE FANATISME

Dans tout le pays, les Norvégiens continuent de rendre hommage aux victimes du double attentat du 22 juillet 2011.
Le fanatisme est aveugle
Il rend sourd et aveugle
le fanatique ne se pose
pas de questions
Il ne connaît pas le doute:
Il sait
Il pense qu'il sait.

Elie Wiesel

PENSEE

André d'Ypres
La plus atroce offense que l'on puisse faire à quelqu'un c'est de nier qu'il souffre
                        C. Pavese.
Ce n'est pas la souffrance en elle-même qui plonge
dans l'abîme celui ou celle qui l'a subi,
c'est la négation de cette souffrance par autrui
la minimisation ou le refus de prendre acte de
cette souffrance.
Le pouvoir de pardonner  p 19 -Lytta Basset -Albin Michel

NECESSITE INELUCTABLE

Il est pour l’Humain trois nécessités inéluctables, ce sont : La nécessité de souffrir, la nécessité de choisir, la nécessité de se renouveler par la Mort.
                            Triades bardiques
                                 -------------
Remets ton sort à l'Eternel, et il te soutiendra, Il ne laissera jamais chanceler le juste..
                             Psaume 55,22

                                          

lundi 25 juillet 2011

LE MYSTERE DE L'UNIVERS



On parle de quatrième dimension, de matière noire ou de théorie des cordes. La gravitation serait une déformation de l’espace-temps. Les débats « science et foi » passionnent les croyants ou agnostiques que nous sommes. Le scientifique est-il conduit à croire à quelques « mondes parallèles » ?
Bernard d’Espagnat
L’un des inconvénients de la vulgarisation est de mettre sur le même pied ce qui est scientifiquement assuré et ce qui est conjectural. Pour l’heure la matière noire est une énigme et les théories des cordes et des « mondes parallèles » de simples hypothèses. En revanche le fait que la gravitation n’est qu’une déformation de l’espace-temps a été confirmé par nombre d’observations astronomiques et on peut dire que la totalité des physiciens et astrophysiciens le tiennent aujourd’hui pour assuré. Quant à savoir si cet espace-temps n’est lui-même qu’un phénomène, comme ma réponse à la question précédente semble le suggérer, on ne peut encore l’affirmer. Mais il reste que déjà la réduction de la gravitation à une déformation de l’espace-temps constitue un exemple qui vient à l’appui du contenu de cette réponse, puisqu’il établit que même un phénomène, la force de la pesanteur, que nous percevons avec la plus grande évidence n’est finalement qu’une apparence. Je déplore que les limites de cette communication m’aient obligé à rester schématique et, de ce fait, un peu abrupt.
Évangile et liberté
mensuel francophone du protestantisme libéral
n° 201, août-septembre 2006


Pour en savoir plus : Bernard d’Espagnat, Traité de physique et de philosophie, Fayard, 2002
http://www.garriguesetsentiers.org/article-physique-et-realite-66505964.html  -lire l'article en entier

samedi 23 juillet 2011

PETIT CONTE

Mollah Nasrudine, assis à l’ombre, regarde le chemin tandis que sa femme, assise à côté de lui mais le dos tourné, regarde dans l’autre direction. Bientôt, elle dit à son mari :
- Quelle beauté ! Il y a des tas d’oiseaux et les nuages sont merveilleux. C’est un paysage magnifique !
- Tu te trompes, comme d’habitude. C’est un paysage triste : de mon côté, il n’y a pas de nuages ni d’oiseaux ! Grogne Nasrudine.

Mollah Nasrudine-soufisme  http://www.cles.com/bonnes-feuilles/article/cabaret-mystique

L’homme ne fait pas le moindre effort pour regarder du côté de sa femme, il se borne à regarder son monde

jeudi 21 juillet 2011

LE XIV SIECLE ET GIOTTO

GIOTTO-ASSISE-ITALY
C'est l'époque où Giotto sur les monumentales fresques
de la basilique d'Assise,sous ces chapiteaux
bruissant de la rumeur divine, trace le profil anxieux
 de ces êtres de chair où va se résumer
désormais toute la dramaturgie  chrétienne
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Jamais on n'avait vu, jamais on ne verra peut-être
 tant de douleur sur une bouche,
 tant de douceur dans les yeux
quand sous le pli crispé du sourcil,
ils semblent se creuser, se sculpter
dans un espace qu'on dirait fait de roc
......... c'est la condition humaine
elle-même qui fait irruption
dans la représentation.

Le Christ chasse les marchands du temple-détail-Giotto

Extrait- Le Testament de Dieu-p100-101
Bernard-Henri-Lévy.
J'aime les fresques italiennes

mercredi 20 juillet 2011

UN ANGE M'ACCOMPAGNE

Assise- San Damiano-fresco
Plutôt que de gratter sans cesse la "blessure de ne pas être aimé", selon l'expression de Peter SCHELLENBAUM, nous ferions souvent mieux de rechercher dans notre vie la marque des anges qui l'ont visitée. C'est-à-dire la trace de ces influences bénéfiques, curatives, à l'oeuvre dans toute vie. C'est elle que je découvre quand je me demande où je me suis senti bien dans mon enfance, où j'ai pu m'oublier moi-même, où je me suis tout entier absorbé dans mes jeux. Quels étaient mes lieux de prédilection? Qu'y ai-je fait? quel était mon jeu préféré? Où me sentais-je tout à fait dans mon élément? Si je remonte ces traces, je constate que je n'étais pas entièrement livré à des parents eux-mêmes malades et pathogènes, mais que dès mon enfance, un ange m'a accompagné…
Anselm Grün
Chacun cherche son ange-p9-10 Albin Michel

LE MYSTERE DU DIVIN

Duccio-Maesta-apparition aux disciples-Sienne
Là est bien le Mystère: le Divin ne commence pas où s'arrête le terrestre; au contraire, le terrestre ne devient réellement lui-même, ne prend son sens profond que lorsqu'il est l'expression du Divin.
Graf Durckheim

LA REUSSITE


Malgré tous les discours prétendant le contraire, le seul critère de réussite, la seule satisfaction espérée, est la montée sur le podium. À l'image d'un prisme d'une lumière aux multiples composantes qu'une seule longueur d'onde, la compétition opère une polarisation des personnes : elles sont réduites à une seule obsession. L'unidimensionnalité lamine la réalité et détruit toute richesse.

(Halte aux Jeux !, p.42, Stock, 2004)
Albert Jacquard

SOCRATE

Un jour quelqu’un vint trouver Socrate et lui dit :

- Il faut que je te raconte comment ton ami s’est conduit.
- Un instant, dit le sage. As-tu passé ce que tu as à me dire dans les trois tamis ?
- Quels tamis ?
- Le premier, celui de la vérité. L’as-tu vu toi-même ou te l’a-t-on raconté ?
- Non, je l’ai entendu raconter.
- Bien, bien ! Mais sans doute l’as-tu fait passer à travers le second tamis, celui de la bonté ? Si ce que tu veux me raconter n’est pas tout à fait vrai, c’est au moins quelque chose de bon ?
- Heu, non, au contraire….
- Essayons le troisième tamis : voyons s’il est utile de me raconter ce que tu as envie de me dire….
- Utile ? Pas précisément….
- Alors dit Socrate en souriant, si ce que tu as à me dire n’est ni vrai, ni bon, ni utile, je préfère ne pas le savoir ! Et quant à toi, je te conseille de l’oublier !

SOCRATE

dimanche 17 juillet 2011

L'HOMME QUI A DROIT

Salvador Dali-Labyrinthe
L'ère moderne est caractérisée par la montée de l'homo juridicus, de l'homme qui a des droits, qui ne pense qu'à ses droits, et dont l'orgueilleuse platitude, assise en reine sur l'univers a désappris, pour jamais peut-être cette extase héroïque de l'être qui reçoit ou qui conquiert quelque chose de gratuit, de mystérieux et de vierge. Cet instinct du droit tue l'amour : elle en tarit la source la plus profonde, qui est la gratitude.
Gustave Thibon

(Destin de l'homme, p.60, Ed. Desclée, de Brouwer, 1941)

GUSTAVE THIBON

Filippo Lippi
Vieillesse qui avance. Mourrai-je par rupture ou par usure ? Par la lumière qui se dérobe ou par le regard qui s'éteint ? Je préfère voir l'univers mourir brutalement pour moi que lentement en moi.

Gustave Thibon 

(L'ignorance étoilée, p.153 Fayard)
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Être de son temps, pour un vieillard, c'est vivre déjà au-delà du temps : c'est se détacher de tout ce qui meurt pour s'ouvrir à la lumière et à l'amour qui ne meurent pas. Par là, quelles que soient les épreuves de la vieillesse, l'homme âgé reste présent et accueillant à tous les êtres et à tous les âges et, quand sonne sa dernière heure, il meurt vivant.



(L'équilibre et l'harmonie, p.189, Fayard, 1976)

L'ATHEE

Giotto-détail-capella Scrovegni-Padoue
Il y a quelque chose de plus important que ce qu'on affirme ou que ce qu'on nie : c'est la qualité de l'esprit qui affirme ou qui nie. Je me sens plus près d'un athée profond que d'un croyant superficiel. Une rose en papier est plus loin d'une vraie rose qu'un chardon réel. Gustave Thibon 

(L'ignorance étoilée, p.111 Fayard)

NICOLAS HULOT

Dans cette société du théâtre des apparences, le paraître prime sur l'être. Chacun le sait, mais tout le monde y cède. La débauche de communication masque l'ignorance, l'incompétence ou le manque de pouvoir. On donne l'illusion de traiter des choses. Mais la désillusion est totale, et le discrédit des politiques s'accroît.

(L'An I de l''ère écologique et dialogue avec Nicolas Hulot, p.113, Tallandier, 2007)

vendredi 15 juillet 2011

LE JARDIN DE LA VIEILLESSE

Dans ce jardin de la vieillesse s'épanouissent les fleurs que nous aurions à peine songé cultiver autrefois. Ici fleurit la patience, une plante noble. Nous devenons paisibles, tolérants, et plus notre désir d'intervenir, d'agir diminue, plus nous voyons croître notre capacité à observer, à écouter la nature aussi bien que les hommes. Nous laissons leur existence se développer devant nous sans éprouver aucune volonté critique, avec un étonnement toujours renouvelé face à leur diversité. Parfois nous ressentons de l'intérêt et un regret silencieux, parfois nous rions avec un enthousiasme limpide, avec humour.
Herman Hesse

(Éloge de la vieillesse, trad. Alexandra Cade , p.67, Livre de poche/biblio, n°3376)

NOTRE PERE

Enluminure-Bamberg
Mon Père Nôtre

Je n'ai pas eu de père
sur cette terre.
Toi, on m'a dit que Tu étais dans les cieux.
Où est-ce les cieux ?
je demandais lorsque j'étais enfant.
Là-haut, me répondait-on en montrant le ciel
au-dessus de ma tête là-haut très Haut.
Je suis encore étonnée que si loin de moi,
Tu puisses T'occuper de moi, et des autres.
Moi je veux bien que Ton règne vienne,
mais quand ?
Que Ta volonté soit "fête" sur la terre comme au ciel !
Que Tu donnes du pain à tous ceux et toutes celles qui n'en ont pas...
Il y en a tellement de nos jours !
Peut-être faudrait-il que l'on T'aide un peu ?
Que Tu pardonnes nos offenses, mais à qui ? à Toi à l'Autre ?
Pardonner, nous ? le mal que l'on nous fait, combien de fois, dis-moi ?
Ah ! la tentation ! c'est parfois sympa non ?
Je suis bien tentée de Te le dire,
mais Tu n'es pas obligé de me croire !
Délivre-nous du mal...
mais pourquoi il existe ce mal si c'est mal ?
pour notre malheur alors ?
AMEN...
Je ne dis pas amen à tout,
Tu le sais bien...
Ta fille Une de Nous.

TiJa   http://www.garriguesetsentiers.org/article-mon-pere-notre-56223282.html

jeudi 14 juillet 2011

L'AN MILLE

Lorsque commencera l'An Mille
qui vient après l'An Mille

Le regard et l'esprit des hommes seront prisonniers
Ils seront ivres et l'ignoreront
Ils prendront les images et
les reflets pour la vérité du monde
On fera d'eux ce que l'on fait d'un mouton


Alors les carnassiers viendront
Les rapaces les mettront en troupeau
pour mieux les guider vers l'abîme
Et les dresser les uns contre les autres
On les écorchera pour prendre leur laine et leur peau
Et l'homme s'il survit sera dépouillé de son âme-
LIRE L'ENTIERETE
http://www.syti.net/Prophetie.html

HERMAN HESSE

Mazzoli
«L’amour n’est pas fait pour nous rendre heureux. Je crois qu’il est fait pour nous révéler dans quelle mesure nous avons la force de souffrir et de supporter.»

Le rôle de la douleur, des déceptions et des idées noires n’est pas de nous aigrir, de nous faire perdre notre valeur et notre dignité, mais de nous mûrir et de nous purifier.

Herman Hesse

JEAN-YVES LELOUP-VIDEO


Jean-Yves Leloup : La bonne et la mauvaise... par nouvellescles

BENIR

Paul Rubens-détail
Bénir signifie désirer et vouloir inconditionnellement, totalement et sans réserve aucune le bien illimité – pour les autres et les événements de la vie – en puisant aux sources les plus profondes et les plus intimes de votre être. Cela signifie révérer et considérer avec un émerveillement total ce qui est toujours un don du Créateur et cela quelles que soient les apparences. Celui qui est porté par votre bénédiction est mis à part, consacré, entier. http://www.vivreautrement.org/index.php?option=com_content&view=article&id=9&Itemid=12

mardi 12 juillet 2011

MICHEE 6,8

Filippo Lippi-St JEAN l'évangéliste
On t'a fait savoir, homme, ce qui est bien, ce que le Seigneur réclame de toi : rien d'autre que d'accomplir la justice, d'aimer la bonté et de marcher humblement avec ton Dieu."

Le prophète Michée, 6, 8.

OBEISSANCE ET SOUMISSION


Massacio-capella Brancacci
http://berulle.over-blog.com/categorie-11148372.html-On a le grand tort de confondre l’obéissance et la soumission. Or la différence est grande puisque l’obéissance se choisit tandis que la soumission s’impose. Elle s’impose dans un cadre hiérarchique. Dans les sociétés anciennes, patriarcales et inégalitaires, les esclaves sont soumis aux maîtres, les femmes aux hommes, le peuple aux seigneurs. Dans la « société chrétienne », qui est une communion, il n’est plus question de soumission mais d’obéissance, une obéissance qui n’est plus imposée par l’ordre hiérarchique mais choisie librement et par amour.
L’obéissant par excellence est Jésus qui choisit la voie de l’amour au prix de sa vie, obéissance qui culmine dans la Passion et que la scène du jardin de Gethsémani éclaire d’une lumière poignante, ; ultime prière de la libre obéissance : « non pas ma volonté, mais ta volonté ». Saint Paul le comprendra d’une manière fulgurante dans le célèbre hymne aux Philippiens : « il s’est abaissé devenant obéissant jusqu’à la mort ». C’est dans l’union de sa volonté à celle de son Père que Jésus accomplit la perfection de l’obéissance. Et il le fait librement.

Pietro de Paoli- Le mot obéissance


dimanche 10 juillet 2011

ABSENCE-PRESENCE

Je voudrais rapporter une histoire qui m'a toujours touché et qui résume assez bien ce thème de l'absence et de la présence, de la présence de Dieu et de nos faiblesses. L'histoire est extraite d'un livre intitulé Mon nom est Asher Lev, écrit par un Juif, Chaim Potok. C'est un court dialogue entre un père et son fils peintre.



Je dessinai... la manière dont mon père regardait un oiseau
couché sur le côté contre le bord du trottoir près de notre maison.
« Est-il mort, Papa ? »
J'avais six ans et je ne pouvais me résoudre à le regarder.
« Pourquoi est-il mort ?
— Tout ce qui vit doit mourir.
— Tout?
— Oui.
— Toi aussi, Papa ? Et Maman ?
— Oui.
— Et moi ?
— Oui », dit-il.
Puis il ajouta en Yiddish :
« Mais ce sera peut-être après avoir vécu une bonne et longue vie, mon Asher. »
Je n'arrivais pas a comprendre. Je m'obligeai à regarder l'oiseau.
« Tout ce qui vit sera un jour comme cet oiseau ?
Pourquoi ? demandais-je.
— C'est ainsi que L'Eternel a fait son univers, Asher
— Pourquoi ?
— Afin que la vie soit précieuse, Asher.
 Une chose que tu possèdes pour toujours n'est jamais précieuse. »


Chaim potok
Mon nom est Asher Lev
New York, Alfred A. Knopf, 1972, p. 156
Nouwen, Henri J.M. La compassion. Éditions Fidélité, Paris, 2003.
http://www.spiritualité2000.com/

TAGORE 2

La beauté nous est douce

Parce qu'elle danse au même rythme
 fuyant que notre vie
Le savoir nous est précieux
Parce que jamais nous ne pourrons
atteindre à la Science Suprême
Tout est fait et achevé dans l'Eternité .
Mais les fleurs terrestres de l'illusion
Sont gardées éternellement fraîches par la mort .
Frère , garde ceci dans ton coeur, et réjouis-toi .

TAGORE

TAGORE

Un jour je rencontrerai la Vie en moi

La joie qui se cache dans ma vie
Quoi que les jours troublent mon sentier
De leur inutile poussière
Je l'ai reconnue par éclairs, et son souffle incertain
En venant jusqu'à moi, a parfumé un instant mes pensées
Un jour je la rencontrerai en dehors de moi
La joie qui habite derrière l'écran de lumière -
Je serai dans la submergeante solitude
Où toutes choses sont vues comme par le Créateur
Tu m'as placé parmi les vaincus
Je sais qu'il ne m'appartient ni de vaincre
Ni de sortir de la lutte


Je plongerai dans l'abîme quitte à en toucher le fond
Je jouerai le jeu de ma défaite
Je jouerai tout ce que je possède
Et quand j'aurai tout perdu
Je jouerai jusqu'à mon être même
jusqu'à mon total dépouillement

TAGORE-OFFRANDE LYRIQUE



ETRE CONCERNE ET PAS CONCERNE-LA BONNE DISTANCE

« En s'effaçant elle-même, elle devient elle-même. Je n'ai jamais rencontré quelqu'un d'aussi remarquable. La croiser un instant seulement vous laisse une im­pression inoubliable. J'ai vu des gens fondre en lar­mes quand elle partait, même si c'était au cours d'une réception où ils n'avaient pu recevoir d'elle qu'un simple sourire. Une fois j'ai eu l'occasion de l'accompagner, avec l'une des soeurs, à la gare de Calcutta... Quand le train s'ébranla et que je m'ap­prêtai à sortir de la gare, j'eus l'impression de laisser derrière moi toute la beauté, toute la joie de l'uni­vers. »

Voici un exemple vivant de la manière de traiter le stress et la détresse du monde, y compris la nôtre : plon­ger dedans la tête la première, tout en en restant dégagé. « Etre concerné, et pas concerné », selon les termes de T.S. Eliot.

LA VRAIE SPIRITUALITE

De nombreux chercheurs spirituels restent "bloqués" dans l'absolu, la transcendance. Ils s'accrochent à l'extase, la paix ou l'indifférence. Lorsque la motivation auto-centrée pour vivre disparaît, de nombreux chercheurs deviennent indifférents. Ils voient la perfection de toute l'existence et ne trouvent aucune raison pour faire quoi que ce soit, y compris s'occuper d'eux-mêmes ou des autres. J'appelle cela "prendre un faux refuge". C'est un piège très subtil de l'ego, une fixation dans l'absolu et toute forme inconsciente d'attachement qui se fait passer pour la libération. Ce peut être très difficile d'éveiller quelqu'un de cette fixation fallacieuse car ils n'ont littéralement aucune motivation pour lâcher. Coincées dans une forme d'indifférence divine, de telles personnes croient avoir atteint le sommet de la montagne, alors qu'en réalité elles se cachent à mi-pente.

L'illumination ne veut pas dire que l'on doive disparaître dans le royaume de la transcendance. Être fixé dans l'absolu est simplement le pôle opposé de la fixation dans le relatif.


A l'apparition de la véritable réalisation, il y a une profusion d'amour impersonnel et de sagesse qui ne se fixent dans le cadre d'aucune expérience.
S'éveiller à la vision absolue est profond et transformateur, mais s'éveiller de tous les points de vue fixes est la naissance à la véritable non dualité.
Si la vacuité ne peut pas danser, ce n'est pas la véritable Vacuité.
Si le clair de lune n'inonde pas le ciel nocturne, ne se réfléchit pas dans chaque goutte d'eau, sur chaque brin d'herbe, alors vous regardez seulement votre propre rêve vide.
Je dis : Éveillez-vous ! Alors, votre coeur sera inondé d'un Amour que vous ne pourrez pas contenir.


http://perlesdebonheur.blogspot.com/search?q=Adyashanti

mardi 5 juillet 2011

TESTAMENT -CHRISTIAN DE CHERGE-EXTRAIT

Ma mort,
 évidemment, paraîtra donner raison
 à ceux qui m'ont rapidement traité de naïf, ou d'idéaliste :
"qu'Il dise maintenant ce qu'Il en pense !".
Mais ceux-là doivent savoir que sera enfin libérée ma plus lancinante curiosité.
Voici que je pourrai, s'il plaît à Dieu,
plonger mon regard dans celui du Père
pour contempler avec lui Ses enfants de l'Islam
tels qu'ils les voient, tout illuminés de la gloire du Christ,
fruit de Sa Passion, investis par le Don de l'Esprit
dont la joie secrète sera toujours d'établir la communion
et de rétablir la ressemblance, en jouant avec les différences.
Cette vie perdue, totalement mienne, et totalement leur,
je rends grâce à Dieu qui semble l'avoir voulue tout entière
pour cette JOIE-là, envers et malgré tout.
Dans ce MERCI où tout est dit, désormais, de ma vie,
je vous inclus bien sûr, amis d'hier et d'aujourd'hui,
et vous, ô amis d'ici,
aux côtés de ma mère et de mon père,
de mes soeurs et de mes frères et des leurs,
centuple accordé comme il était promis !
Et toi aussi, l'ami de la dernière minute,
 qui n'aura pas su ce que tu faisais.
Oui, pour toi aussi je le veux ce MERCI, et cet "A-DIEU" en-visagé de toi.
Et qu'il nous soit donné de nous retrouver, larrons heureux,
en paradis, s'il plaît à Dieu, notre Père à tous deux. AMEN !
Insha 'Allah !

Extrait du testament de Christian de Chergé
assasiné en 1994 avec ses frères moines à Tibhirine
Algérie

CHRISTIAN DE CHERGE-PENSEES



PRENDRE UN TABLIER COMME JESUS
CELA PEUT ETRE AUSSI GRAVE ET SOLENNEL
QUE LE DON DE LA VIE...
VICE VERSA , DONNER SA VIE PEUT ETRE AUSSI SIMPLE
QUE DE PRENDRE UN TABLIER

NOUS AVONS DONNE NOTRE COEUR" EN GROS"
A DIEU ET CELA NOUS EN COUTE
QU'IL NOUS LE PRENNE AU DETAIL.
Nous savons combien il nous en coûte d'aimer
telle personne, tel frère, combien tel détail
telle remarque peut nous être insupportable.
Le martyr du quotidien-entendons par là le don
de sa vie jour après jour- met à rude épreuve
notre patience.
La plus difficile de toutes les patiences
reste celle envers soi-même.

Prier 15 jours avec Christian de Chergé
prieur des moines de Tibhirine-assassinés
en Algérie

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