Quand on est profondément décidé à prendre soin de sa blessure
qu'est-ce qui est thérapeutique?
D'abord la lucidité.
Pour Job, personnage de la Bible,
comme pour quiconque, elle survient par éclairs
avant de se muer profonément en une vigilance quotidienne.
Alors que Job (chapitre 10)
est en proie à la double tentation de l'autoaccusation
et de l'autodestruction
Mais une telle lucidité est très difficile à vivre
quand on est seul.
J'hésite parce que je n'ai pas encore pu trouver
la bonne personne.
S'il y a urgence, je renoncerai aisément à l'accompagnant
idéal qui d'ailleurs n'existe pas.
Il arrive qu'un ami, une voisine, une personne tout à fait
inattendue "tombe du ciel" au bon moment
l'essentiel est mon besoin de dire à quelq'un que je me noie
Rien n'est plus thérapeutique que l'auto-compassion
J'y suis grandement poussée par l'attitude empathique d'autrui
Comment réapprivoiser l'enfant ou l'être blessé en moi?
L'écouter au lieu de lui imposer silence
en le "cravachant"
En un mot, prendre sa défense parce que je ne me réduis
pas à cet enfant blessé, à cet être écorché, détruit perdu.
Je deviens son père et sa mère.
Jésus ne dit-il pas:
AIME TON PROCHAIN COMME TOI-MÊME.
Jésus laisse entendre que ma manière
d'aimer mon prochain ressemble à ma manière de m'aimer
En prenant soin de ma blessure, je m'aperçois que je deviens
plus sensible à la part blessée d'autrui
Lytta Basset-Au-delà du pardon -presses de la Renaissance-p70-177-extraits
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