mardi 17 mai 2011

DECOUVERTE DE MAURICE BELLET-LA VIELLESSE

La vieillesse n’a pas toujours été aussi maudite qu’elle n’est aujourd’hui. Dans le monde ancien, les Anciens ont leur rôle et leur dignité.

Eh bien, c’est une chose qu’il faut revendiquer, vouloir et soutenir. Car les anciens peuvent avoir pour eux la sagesse et la liberté. La sagesse par le recul que leur donne l’expérience, par la fin des agitations vaines, par le goût de ce qui finalement compte. Notre société est dominée par la concurrence et la compulsion, la lutte pour les places et la frénésie publicitaire des envies. Des puissances meurtrières. Quand on prend de l’âge, elles peuvent perdre de leur force. Pas nécessairement pour renvoyer le vieillard à sa faiblesse, mais pour libérer en lui le goût de ce qui vaut.
Oui, liberté. Désencombrement. Et déjà, dans nos sociétés, liberté rendue possible par le passage à la retraite. Ce passage peut être un désastre ; si on s’est trop identifié à une tâche désormais morte ou si l’on ne sait pas quoi faire de son temps libre. Ah, liberté du temps ! On peut – et ce peut être merveille – faire ce qu’on veut. Encore faut-il vouloir.
C’est ici qu’il faut retourner la menace. De remède à la solitude, il n’y en a pas rente-six. Le seul qui vaille, qui vaille vraiment (et la sagesse de l’âge l’apprend), c’est l’amour. Pas les distractions, la communication, la cohue, le vacarme. L’amour. Celui qu’on reçoit. Celui qu’on donne. Pas réclamer, pas attendre, pas exiger. Donner. Aimer. Aimer les gens. Tous les gens.

Si quelqu’un du fond du cœur désire aimer
toujours mieux et toujours davantage
et sans exclure personne,
il peut dire qu’il se trompe de chemin et s’égare,
mais il est impossible qu’il se perde.
Quels que soient ses malheurs, ses fautes et ses échecs,
dans le grand combat des humains contre la mort
et contre les puissances meurtrières -
il a gagné
Maurice Bellet    http://www.mauricebellet.eu/v1/index.php?option=com_content&task=view&id=49&Itemid=12

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