Élie, mon frère de feu, j’aime la patience de Dieu avec toi, avec nous. Il se moque bien, quand même, notre Dieu, en se révélant dans la brise légère, quelques versets après ton grand show « feu du ciel », en précisant : « le Seigneur n’était pas dans le feu » (*). Non, notre Dieu n’est pas dans le grand spectacle, dans ce qui fait du bruit, du nombre. Il n’est pas dans les étendards, ni dans les cortèges que l’on montre au journal télévisé de 20 h.
Élie, mon frère impatient, notre Dieu est dans la voix de fin silence qui ne s’entend que quand nous nous taisons. Il est dans le souffle qui porte le corbeau jusqu’à toi pour poser à ton chevet une galette de force, « autrement, le chemin serait trop long pour toi » (**). Il est dans le silence des soirées de fin d’été, où l’on écoute ensemble, unis par l’amitié, le soleil s’enrouler dans le sommeil pour la nuit.
Oui, Seigneur, tu es dans la respiration du monde qui retient son souffle, à l’heure où Marie se chausse pour aller t’embaumer au tombeau, et où tu l’attends, vivant, debout, au milieu des primevères et des jasmins, comme tu attends chacun de nous.
Site: signesdanslabible
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire