Garder sa vie dans le sentiment neuf de la vie, c'est une des choses les plus difficiles qui soient, les plus souvent escamotées. Cela vient sans doute du fait que cette nouveauté de chaque jour ne peut être reçue que dans la proximité de sa mort à soi, rien qu'à soi. Je pense chaque jour à la mort voisine. Ce n'est pas une pensée du futur, c'est une pensée du présent.
C'est la pensée la moins morbide qui soit.
Cette proximité de vivre avec l'ombre portée de mourir, je peux la résumer en un mot, en une attitude de fond: rire. La vie me bouleverse comme un papier de soie si fin qu'un regard trop pesant suffirait à le déchirer. La vie me comble d'être aussi parfaitement menacée.
Le déchirement me donne joie et rire.
Christian Bobin
L'épuisement, éditions Gallimard, 2015, p.55
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