En tout homme se trouve une part de solitude qu'aucune intimité humaine ne peut combler, pas même l'amour le plus fort entre deux êtres.
Qui ne consent pas à ce lieu de solitude connaît la révolte contre les hommes, contre Dieu lui-même.
Pourtant tu n'es jamais seul.
Laisse-toi sonder jusqu'au coeur de toi-même, et tu verras que tout homme est créé pour être habité.
Là, au creux de l'être, là où personne ne ressemble à personne, le Christ t'attend.
Là se passe l'inattendu.
Passage fulgurant de l'amour de Dieu, le Saint-Esprit traverse chaque être humain comme un éclair dans sa nuit.
Par ce passage, le Ressuscité te saisit, il se charge de tout, il prend sur lui tout ce qui est intolérable,
Après coup seulement, parfois longtemps après, tu le comprendras: le Christ a passé, sa surabondance a été donnée.
Le Christ n'anéantit pas l'homme de chair et de sang.
Dans une communion avec lui, pas de place pour les aliénations.
Il ne brise pas ce qui est en l'homme.
Il n'est pas venu pour abolir, mais pour accomplir.
Quand tu écoutes, dans le silence de ton coeur, il transfigure le plus inquiétant en toi.
Quand tu es enveloppé par l'incompréhensible, quand la nuit se fait dense, son amour est un feu.
A toi de regarder cette lampe allumée dans l'obscurité, jusqu'à ce que l'aurore commence à poindre et le jour à se lever dans ton coeur.
Frère ROGER de TAIZE
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