Pour ne pas être qu'un rituel, que l'on accomplirait l'esprit absent, la prière suppose aussi d'avoir établi un lien sincère et attentif à soi-même. D'où son importance pour la vie intérieure des humains, depuis toujours. Dans la prière, il y a un double mouvement : celui de l'esprit (prise de conscience, réflexion, tension) ; puis celui de l'âme (abandon, lâcher-prise).
La prière, même laïque, est un acte de foi, une confiance sans certitude. Nous offrons nos espérances, nos craintes, nos remerciements, sans avoir la preuve que nous sommes entendus, et encore moins qu'une réponse viendra. C'est enfantin et magnifique. D'où l'observation iconoclaste et subtile de Claude Nougaro dans sa chanson Plume d'ange : « La foi est plus belle que Dieu. »
Quels liens la prière a-t-elle avec la vie dite « intérieure » ? À première vue, elle est tournée non pas vers l'intérieur, mais vers le supérieur. Pourtant, toutes les traditions religieuses rappellent que Dieu réside dans le cœur même de l'être humain... Ainsi, les moments de prière sont des espaces où l'on expose sa vie intérieure à une lumière particulière : celle de Dieu, ou celle des grandes forces qui régissent ce monde. Ce sont des introspections tournées vers le Ciel ! Et donc baignées par les sentiments d'humilité et d'appartenance. De gratitude aussi : nous sommes dépositaires de qualités qui nous dépassent, que nous n'avons ni mérité ni demandé : la vie, la conscience, l'intelligence... Comment ne pas être bouleversé par cela ? Et comment ne pas avoir envie de prier pour remercier ?
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