Chaque Noël, je nais un peu plus à cette naissance qui est en avant de moi. Il y a tellement de forces qui me dépassent, comme la maladie et la mort, et souvent il n’y a pas de place à l’hôtellerie de mon cœur pour accueillir l’Enfant qui veut naître en moi et m’apporter la paix intérieure. La prière silencieuse me donne cette espérance que Dieu me tient au creux de son amour comme il l’a fait pour Marie et Joseph. Je les contemple dans la crèche, et ils m’aident à accueillir le Fils dans le silence d’une présence. Un silence qui n’est pas consommation à outrance, mais communion au mystère. Un silence profond qui épouse la Parole de Dieu. Un silence natal qui me fait entrer dans la nudité de ma crèche intérieure. C’est là que Dieu naît. Je crois qu’à la minute où je lui rendrai le dernier souffle, je tomberai en lui comme on « tombe en amour », et mon dernier son sera son nom, fruit mûr de ma pauvre prière.
Nous vivons des petites morts tout au long de notre existence. Elles nous préparent à vivre le dernier moment comme s’il était l’accomplissement de notre vie. Nous n’avons jamais fini de naître. Notre naissance est en avant, jusqu’à notre ultime « enfantement », pour reprendre l’expression de saint Ignace d’Antioche, supplicié à Rome vers 117 : « Il est bon pour moi de mourir pour m’unir au Christ (…) Mon enfantement approche (…) Laissez-moi recevoir la pure
lumière » (Lettre aux Romains). Dix-huit siècles plus tard, la carmélite Élisabeth de la Trinité dira un peu la même chose la veille de sa mort : « Je vais à la Lumière, à l’Amour, à la Vie. Noël n’est jamais loin de Pâques, la naissance de la résurrection, l’incarnation de la rédemption ».
lumière » (Lettre aux Romains). Dix-huit siècles plus tard, la carmélite Élisabeth de la Trinité dira un peu la même chose la veille de sa mort : « Je vais à la Lumière, à l’Amour, à la Vie. Noël n’est jamais loin de Pâques, la naissance de la résurrection, l’incarnation de la rédemption ».
Source Aletiea
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