REDON
Seigneur, regarde-moi en passant.
Abrite-toi un moment dans mon âme,
mets-la en ordre d’un souffle,
sans en avoir l’air, sans rien me dire…
Si tu as envie que je croie en toi,
apporte-moi la foi.
Si tu as envie que je t’aime,
apporte-moi l’amour.
Moi je n’en ai pas et je n’y peux rien.
Je te donne ce que j’ai : ma faiblesse,
ma douleur.
Et cette tendresse qui me tourmente
et que tu vois bien…
Et ce désespoir…
Et cette honte affolée…
Mon mal, rien que mon mal…
C’est tout. Et mon espérance…
Te voilà, mon Dieu.
Tu me cherchais ?
Que me veux-tu ?
Je n’ai rien à te donner.
Depuis notre dernière rencontre,
je n’ai rien mis de côté pour toi.
Rien… pas une bonne action.
J’étais trop lasse.
Rien… pas une bonne parole.
J’étais trop triste.
Rien que le dégoût de vivre, l’ennui,
la stérilité.
Donne !
La hâte, chaque jour, de voir la journée
finie, sans servir à rien,
le désir de repos loin du devoir et des oeuvres,
le détachement du bien à faire,
le dégoût de toi, ô mon Dieu !
Donne !
La torpeur de l’âme,
le remords de ma mollesse et la mollesse
plus forte que le remords…
Donne !
Le besoin d’être heureuse, la tendresse
qui brise la douleur,
d’être moi sans recours…
Donne !
Des troubles, des épouvantes, des doutes…
Donne !
Seigneur ! Voilà que, comme un chiffonnier,
tu vas ramassant des déchets, des immondices.
Qu’en veux-tu faire, Seigneur ?
Le Royaume des Cieux !
Abrite-toi un moment dans mon âme,
mets-la en ordre d’un souffle,
sans en avoir l’air, sans rien me dire…
Si tu as envie que je croie en toi,
apporte-moi la foi.
Si tu as envie que je t’aime,
apporte-moi l’amour.
Moi je n’en ai pas et je n’y peux rien.
Je te donne ce que j’ai : ma faiblesse,
ma douleur.
Et cette tendresse qui me tourmente
et que tu vois bien…
Et ce désespoir…
Et cette honte affolée…
Mon mal, rien que mon mal…
C’est tout. Et mon espérance…
Te voilà, mon Dieu.
Tu me cherchais ?
Que me veux-tu ?
Je n’ai rien à te donner.
Depuis notre dernière rencontre,
je n’ai rien mis de côté pour toi.
Rien… pas une bonne action.
J’étais trop lasse.
Rien… pas une bonne parole.
J’étais trop triste.
Rien que le dégoût de vivre, l’ennui,
la stérilité.
Donne !
La hâte, chaque jour, de voir la journée
finie, sans servir à rien,
le désir de repos loin du devoir et des oeuvres,
le détachement du bien à faire,
le dégoût de toi, ô mon Dieu !
Donne !
La torpeur de l’âme,
le remords de ma mollesse et la mollesse
plus forte que le remords…
Donne !
Le besoin d’être heureuse, la tendresse
qui brise la douleur,
d’être moi sans recours…
Donne !
Des troubles, des épouvantes, des doutes…
Donne !
Seigneur ! Voilà que, comme un chiffonnier,
tu vas ramassant des déchets, des immondices.
Qu’en veux-tu faire, Seigneur ?
Le Royaume des Cieux !
Marie Noël (1883-1967)
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