Giotto- détail
Après, plus rien- l’arrachement du souffle, l’énergie qui déserte ce qui n’est plus que chair pourrissante. Cette dernière flambée de la parole fait du Christ mieux qu’un ange : notre frère angoissé et fragile ; « Mon dieu, mon dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? » Ce cri qui s’en va exploser contre la gueule de marbre d’un Dieu muet, fait de celui qui le jette notre intime, le plus proche d’entre les proches : nous –mêmes quand la confiance s’en va de nous comme le sang par une veine coupée et que nous continuons à parler amoureusement à ce qui nous tue.
Il faut que le noir s’accentue pour que la première étoile apparaisse.
Christian Bobin - "L'homme joie"
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