jeudi 14 mai 2015

L'ASCENSION


GIOTTO-Ascension

Car Jésus, par l'Ascension, ne disparaît pas. Il change de mode de présence. Il reste présent dans le don du Saint-Esprit, dans la parole des apôtres, dans la communauté rassemblée pour la prière et les sacrements, dans le service des frères.
Son départ vers les cieux ne signifie moins la fin d’une histoire que le début de l’éternité, de notre éternité. Si Jésus n’était pas « monté » au ciel, il serait encore parmi nous, au milieu de nous, extérieur à nous, comme nous demeurons extérieurs les uns aux autres. Son départ dessine un nouveau mode de présence, non plus une présence proche et visible mais plutôt une présence tout intérieure et universelle, hors frontière et hors du temps. Une vraie présence, vécue sur le mode de l’absence, un peu comme lorsque nous vivons un deuil, ce temps nécessaire pour que l’être décédé vive à jamais en nous.
Libéré des limites du corps, il n'est plus à côté de nous, mais par sa mort et à sa glorification, il est maintenant au cœur  de nous-mêmes. « Je suis avec vous, tous les jours, jusqu'à la fin des temps. Vous êtes en moi et je suis en vous. » L'Ascension est le nouvel aspect de Présence dans le Mystère de Pâques. Le Christ ne nous prive des apparences de sa Présence que pour nous donner ce qu'Il est, sa dimension infinie et indicible qu'il reçoit de son Père, grâce au dynamisme de l'Esprit.
Il fallait qu'Il disparaisse pour transparaître. Quand on dépasse le deuil, quand on assume l'absence pour découvrir une autre présence, on entre dans le mystère du Grand Passage, et l’on peut alors vivre intensément l'Ascension. On peut fermer les yeux, quitter les écorces superficielles de la vie sensible, plonger dans la nuit de la foi pour descendre au fond de soi-même, au ciel de Dieu, là où Il peut établir sa demeure, et nous attend.
On se découvre conduit aux dimensions de Dieu, on peut aller au-devant des autres, les rencontrer et les aimer comme il nous dit de le faire. « Allez dans le monde entier. » Et la joie peut crépiter comme un feu au cœur d’une nuit froide de printemps, parce que, dans « les vases fragiles » que nous sommes, la présence du ressuscité silencieusement rayonne et éclaire le monde encore prisonnier des ténèbres de la peur.

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