dimanche 25 octobre 2009

COLETTE NYS MAZURE



Avant de décrocher: je m'interroge
ont-ils fini de manger, n'est-ce pas l'heure du bain?
Doivent-ils sortir?

A force de traquer l'instant propice, je laisse passer les jours.
Je finis par envoyer une carte, une lettre.
La correspondance me semble moins impérative que le téléphone.

Tu ne m'as pas téléphoné cette semaine...

Retour de manivelle: allons je prendrai l'initiative, je ne
peux pas rester prisonnière de mon passé,
sans compter que les appels pèsent lourds
sur les jeunes budgets

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"Est-ce que tu as mangé avant de partir?"
"N'oublie pas un lainage"
Ces voix affectueuses qui nous irritaient si souvent
nous manquent cruellement!
Orphelins: que ne donnerait-on pour entendre encore
"Va donc te coucher, tu tombes de sommeil"
"Ne fais surtout pas d'auto-stop seule..."
Mais il faut arrêter la machine à souvenirs,
retourner le sablier.
La seule façon peut-être d'échapper à l'engrenage
du regret qui mine et démobilise
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L'amour descend disait ma grand-mère adoptive
sur le ton doux-amer du constat pénible et irrévocable....
Descend non pas décroît mais va des parents aux enfants
sans remonter réellement, sans réciproque véritable.
Tout l'amour donné, les sacrifices consentis n'auront
d'autre récompense que le détachement d'un être autonome
Il n'y a pas de reconnaissance à exiger p90

Colette Nys Mazure- Discrète présence- Desclée de Brouwer.


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