Il y avait à nouveau un silence pénétrant... Mais cette fois aucun mouvement ne vint. Je quittais la chapelle comme une plume flottant au vent...Dehors ce fut difficile car je retombais continuellement dans ce vaste silence. Mais au fil des jours, je devins plus apte à agir normalement.
Je remarquais que quelque chose manquait mais je ne pouvais dire quoi... Je ne pus trouver aucune explication dans les écrits se Saint Jean de la Croix ni nulle part ailleurs dans la bibliothèque. Ce fut en rentrant chez moi ce jour-là, marchant au milieu d'un paysage de vallées et de collines, que je tournai mon regard vers l'intérieur. Ce que je vis arrêta mes pas. A la place du centre habituel, non localisé de moi-même, il n'y avait rien, c'était vide. Au moment même où je vis cela, jaillit un flot de joie tranquille et je sus enfin ce qui manquait - c'était mon ego.
Physiquement je me sentis comme soulagée d'une lourde charge ; j'étais si légère. Je regardais mes pieds pour être sûre qu'ils étaient sur le sol.
Plus tard je pensai à l'expérience de Saint Paul - "maintenant, ce n'est pas moi mais le Christ qui vit en moi" - et je réalisai que, malgré ma vacuité, personne d'autre n'était venu prendre "ma" place. Je décidai donc que le Christ était la joie, la vacuité elle-même. Il était tout ce qui demeurait de cette expérience humaine. Pendant des jours, je marchai emplie de cette joie....plus rien n'était "mien" tout était "Sien"
Bernadette Roberts (citée par Jack Kornfield dans "After the Ectasy, the Laundry 2000)
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