mardi 26 décembre 2017

NOËL 2017

Malgré les dieux, l’humanité se sentait seule.
Il lui manquait un père, un ami, dans le ciel.
Il nous manquait un fils plus humain que nous-même.
Il nous manquait une parole, son mystère.
Il nous manquait une veilleuse dans la nuit.
Les jours nouveaux étaient pareils aux jours d’antan.
Un césar succédait à un autre césar.
Il y avait toujours une province qu’il fallait
Ajouter à la province la plus lointaine
Comme l’avare dans sa cave tasse un autre sac
Et puis cet autre encore, il reste assez de place.
– Quand viendra l’heure de ton dernier souffle,
Que feras-tu de ton trésor de boue ?
Les forgerons forgeaient plus de cuirasses que de socs
Et les charrons fabriquaient plus de chars que de charrues
Et de charrettes pour les moissons et les noces.
Le champ donnait du fruit ou bien n’en donnait pas.
Quand venait la famine chez les paysans,
Ils s’enrôlaient soldats sous le casque et l’épée,
S'il faut tuer pour vivre, nous tuerons, comme à la chasse.
C’était bientôt, plus loin, là-bas, d’autres famines.
Et des révoltes qu’il fallait juguler par le sang.
La conquête et la guerre étaient la loi du monde.
On saluait aux carrefours le bronze des Césars
Ou la pierre, le marbre, de leurs simulacres,
Leur main levée au milieu des nuages
Comme s’ils imposaient leur discipline aux vents.
Nous vivions des malheurs et vivions des bonheurs.
Que manquait-il ? Il nous manquait la joie.
Il nous manquait de n’être pas plus que nous sommes.
Ne vivons-nous que pour un jour cesser de vivre ?
Ne sommes-nous que cette haleine fugitive

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