dimanche 27 janvier 2013

SUPERIORITE-SOUMISSION

B : <<...Nietzsche donne un précieux sentiment de supériorité. >>

-- J : << Je ne puis le contester. Cependant je connais des hommes qui n'ont pas besoin de supériorité, mais d'infériorité. >>
-- B : << ... Je ne vous comprends pas. Je ne vois pas comment l'infériorité pourrait être une chose que l'on appelle de ses voeux. >>
-- J : << Peut-être me comprendrez-vous mieux si, à la place d'infériorité, je dis soumission, un mot que jadis on entendait fréquemment, mais rarement ces derniers temps. >>
-- B : << Cela rend aussi un son très chrétien. >>
-- J : << Comme je le disais, le christianisme semble plein de toutes sortes de choses que l'on devrait peut-être conserver pour la suite. >>

Référence : "Le Livre Rouge" de C.G. Jung, L'Iconoclaste - La Compagnie du Livre Rouge ed., Paris,

Liber Secundus, chapitre XIV, "La folie divine"
pp. 292-293 de l'édition grand format (2011)
pp. 365-366 de l'édition texte seul (2012)
Une sélection de citations peu connues de Jung proposée par Bertrand
www.seraphim.over-blog.com





mercredi 23 janvier 2013

LA PERSONNE AIMEE

Il reste d’une personne aimée une matière très subtile, immatérielle qu’on nommait avant, faute de mieux, sa présence. Une note unique dont vous ne retrouverez jamais l’équivalent dans le monde. Une note cristalline, quelque chose qui vous donnait de la joie à penser à cette personne, à la voir venir vers vous. Comme la pépite d’or trouvée au fond du tamis, ce qui reste d’une personne est éclatant. Inaltérable désormais. Alors qu’avant votre vue pouvait s’obscurcir pour des tas de raisons, toujours mauvaises (hostilités, rancœurs, etc.), là, vous reconnaissez le plus profond et le meilleur de la personne. Toutes ces choses impondérables qui rôdent dans l’éclat d’un regard, passent par un rire, par des gestes, qui faisaient que la personne était unique, reviennent à vous par la pensée.

Christian Bobin



LA MALADIE D'ALZEIMHER

« Ces gens dont l’âme et la chair sont blessées ont une grandeur que n’auront jamais ceux qui portent leur vie en triomphe », écrivez-vous. On a du mal à vous croire lorsqu’on voit certaines « épaves » ?


Les vraies « épaves », c’est nous-mêmes ! Il n’y a aucune différence entre eux et nous, je le dis avec le maximum de puissance possible. Aucune différence entre un humain et un autre humain. Simplement, il y a une muraille, par moment invisible, qui est celle de notre propre intelligence.

Vous citez également saint Jean (21, 18) : « quand tu seras vieux, tu étendras les mains et un autre te mettra la ceinture, et il te mènera où tu ne veux pas. » Prophétique ?

Cette parole est bouleversante… Elle est loin d’être la seule. La Bible, les Évangiles particulièrement, tombe comme des rayons en oblique sur la table de chacun de nos jours et les éclaire. C’est aujourd’hui que les choses se passent. C’est aujourd’hui le jugement dernier, aujourd’hui la Passion, aujourd’hui la Résurrection. Tous ces évènements se réalisent dans chacun de nos jours. Enfin, c’est ce que je crois. Voici pourquoi chaque jour est à la fois plus dense, plus menaçant, et plus réjouissant.

Source "Famille Chrétienne" de Luc Adrian-Intervieuw de Christian  Bobin

mardi 15 janvier 2013

FIORETTI DE SAINT FRAN9OIS D'ASSISE-PETIT EXTRAIT

Au-dessus de toutes les grâces et dons de l'Esprit-Saint, que le Christ accorde à ses amis, il y a celui de se vaincre soi-même et, volontiers, pour l'amour du Christ, de supporter les peines, les injures, les opprobres, les incommodités; parce que de tous les autres dons de Dieu nous ne pouvons nous glorifier, puis qu'ils ne sont pas les nôtres, mais ceux de Dieu; d'où l'Apôtre dit: "Qu'as-tu que tu ne l'aies reçu de Dieu? Et si tu l'as eu de lui, pourquoi t'en glorifies-tu comme si tu l'eusses de toi?" Mais dans la croix de la tribulation et de l'affliction, nous pouvons nous glorifier, parce que cela est à nous. C'est pourquoi l'Apôtre dit: "Je ne veux point me glorifier sinon dans la croix de notre Seigneur Jésus-Christ"".


L'ESPERANCE DANS L'EPREUVE

Lors d'une épreuve, le piège le plus subtil vient de la souffrance occasionnée. . Parce que l'on peut s'enfermer dans la souffrance, s'en faire une sorte d'identité, l'utiliser pour se faire plaindre, pour accaparer l'attention,
l'exploiter à des fins même assez viles.
La souffrance fait courir à l'aventurier de l'âme le plus grave danger de cesser la quête, de se replier sur soi.
Pour ne pas stagner, pour ne pas sombrer, le combattant n'a de recours qu'en L'ESPERANCE qui n'a rien d'une vertu tranquille comme le rappelle  Georges Bernanos "L'espérance est un risque à courir. C'est même le risque des risques.

Bréviaire du colimaçon  Jacqueline Kelen p125

UN FLOCON DE NEIGE

Parti à la recherche d’un présent à travers les bourrasques de la Prague hivernale, Kepler ne trouve rien. Mais ce rien est tout : un flocon de neige lui révèle la structure de l’univers.

Sa structure hexagonale est l’une des figures élémentaires de la matière – une « figure cosmopoétique », dit Kepler – c’est-à-dire littéralement, « fabricatrice du monde ».
En cherchant à reconnaître de telles figures géométriques dans la nature, on accède au mystère du monde et de sa construction.
Ces figures, Kepler les découvre partout : dans la forme hexagonale du flocon de neige, dans les cinq figures fondamentales qui président à la cosmologie képlérienne et expliquent les distances entre les planètes, dans les alvéoles d’un nid d’abeilles.
[Le flocon de neige] objet infime mais crucial par sa fonction architectonique, éphémère mais permanent par sa structure géométrique.
Sans doute, il s’agit d’un divertissement, d’un jeu. Mais ce jeu, et ce rien dissimulent la question essentielle de la construction de l’univers. […]
Que la science ait pu être si poétique et littéraire, voilà qui peut sembler difficile à admettre. »

Frédérique Aït-Touati.

Contes de la lune. Essai sur la fiction et la science moderne.

http://spinescent.blogspot.be

JE SUIS LE CHEMIN

Le Christ est le chemin et la porte (Jn 14,6; 10,7), l'échelle et le véhicule..., « le mystère caché depuis le commencement » (Mt 13,35).

Celui qui tourne résolument et pleinement ses yeux vers le Christ en le regardant suspendu à la croix, avec foi, espérance et charité, dévotion, admiration, exultation, reconnaissance, louange et jubilation, celui-là célèbre la Pâque avec lui (cf Mc 14,14), c'est-à-dire se met en route pour traverser la mer Rouge grâce au bâton de la croix (cf Ex 14,16)...
En cette traversée, si l'on veut être parfait, il importe de laisser là toute spéculation intellectuelle. Toute la pointe du désir doit être transportée et transformée en Dieu. Voilà le secret des secrets, que « personne ne connaît sauf celui qui le reçoit » (Ap 2,17), que nul ne reçoit sauf celui qui le désire, et que nul ne désire sinon celui qui est enflammé par l'Esprit Saint que le Christ a envoyé sur la terre. C'est pour cela que l'apôtre Paul dit que cette mystérieuse sagesse est révélée par l'Esprit Saint (1Co 2,10).
Si tu recherches comment cela se produit, interroge la grâce et non le savoir..., l'obscurité et non la clarté, non point ce qui luit mais le feu qui embrase tout l'être et le transporte en Dieu avec une onction sublime et un élan plein d'ardeur.
Ce feu est en réalité Dieu lui-même dont « la fournaise est à Jérusalem » (Is 31,9). C'est le Christ qui l'a allumé dans la ferveur brûlante de sa Passion... Celui qui aime cette mort de la croix peut voir Dieu ; car elle ne laisse aucun doute, cette parole de vérité : « L'homme ne peut me voir s'il ne cesse de vivre » (Ex 33,20).
Mourons donc, entrons dans l'obscurité, imposons silence à nos soucis, à nos convoitises et à notre imagination. Passons avec Jésus crucifié « de ce monde au Père » (Jn 13,1). Et quand le Père se sera manifesté, disons avec Philippe : « Cela nous suffit » (Jn 14,8) ; écoutons avec Paul : « Ma grâce te suffit » (2Co 12,9) ; exultons en disant avec David : « Ma chair et mon cœur peuvent défaillir : le roc de mon cœur et mon héritage, c'est Dieu pour toujours » (Ps 72,26).

Saint Bonaventure (1221-1274), franciscain, docteur de l'Église
L'Itinéraire de l'âme en Dieu, 7 (trad. Orval ; cf bréviaire 15/07)
http://seraphim.over-blog.com/







vendredi 11 janvier 2013

LES CONSEILS

Magritte
Il est plus facile de parler à la foule des hommes que de donner de l'authenticité à un message adressé à des êtres choisis que l'on aime.


Bernard Tirtiaux (Le puisatier des abîmes, p.154, Folio n°3357)


EN AVANCANT ON SE SIMPLIFIE

Ainsi en avançant on se simplifie
il ne s'agit pas d'une démarche ascétique forcenée,volontaire,
mais tout ce qui est inessentiel s'en va comme tombent les feuilles mortes.
Marc Aurèle, l'empereur philosophe qui vécut au II ième siècle s'adresse tendrement à son âme

"Seras-tu donc un jour,ô mon âme, bonne simple, une ,nue et plus apparente que le corps qui l'entoure.
Seras-tu donc un jour telle que tu puisses vivre dans la société des dieux et des hommes sans te plaindre d'eux. Et sans leur donner sujet de t'accuser?"  Marc  Aurèle

Bréviaire du colimaçon  Jacqueline Kelen p73

mardi 1 janvier 2013

LES ENFANTS. ET LA SOUFFRANCE

Ce qui aide peut-être, c’est l’universalité de la souffrance. Boèce parlait du lot commun. Dès qu’on respire, la souffrance entre dans la vie. Hier, j’accompagnais mes deux écoliers pour la rentrée et mon cœur de père battait avec une redoutable ardeur. Je réfléchissais déjà au moyen d’offrir à mes enfants le plus beau parcours scolaire possible. En les observant parmi leurs camarades, j’ai cru deviner les légères inquiétudes des premiers jours, de petits tiraillements et une joie profonde ; la vie, en un mot. Quand j’aurais la tendance à surprotéger mes proches, à m’activer sans ­broncher pour leur assurer le meilleur des avenirs, je me rappellerai ce maître boud­dhiste. Quoi que je fasse, tôt ou tard, ils souffriront, peu ou prou. Dès lors, il me faut abandonner mon obsession d’ôter de la vie tout obstacle et apprendre avec ma fille et mon fils à accueillir ce qui vient, la joie comme la peine, sans préjugés, peut-être même sans préparation aucune.

Lorsque j’y pense, un enfant a aussi cette attitude. Il n’est pas hanté par la souffrance qui pourrait ­éventuellement s’abattre sur lui. Les peurs du lendemain, les imaginaires menaces ne le touchent pas encore. Certes, il reste vulnérable et la douleur peut l’anéantir mais il ne se surcharge pas, il ne se cache pas derrière d’illusoires carapaces. Il prend la vie telle qu’elle se donne.
Mes enfants, une fois de plus, sont mes maîtres. Dès que je les observe, je les vois tout occupés à jouer, à apprendre, « désintéressés » d’eux-mêmes.

Alexandre Jollien http://spinescent.blogspot.be




LE SILENCE ET LA PRIERE

« On pense ne pas savoir prier. C’est dans le fond sans importance, car Dieu entend nos soupirs, connaît nos silences. Le silence est le tout de la prière et Dieu nous parle dans un souffle de silence, il nous atteint dans cette part de solitude intérieure qu’aucun être humain ne peut combler. »


Frère Roger Schutz (Taizé)

PENSEES-SHERIDAN

Le coeur qui a conscience de sa pureté a toujours de la peine à croire à la perfidie des autres.


(L'École de la Médisance, acte 4 sc. 3 [Joseph], trad. Hégésippe Cler, p.119, Maurice Dreyfous, 1879.)

Quand le trait qui nous frappe est encore aiguisé par l'ingratitude, la blessure est d'autant plus vive.

(L'École de la Médisance, acte 4, sc.3 [Joseph], trad. Hégésippe Cler, p.120, Maurice Dreyfous, 1879.)







DANS UN HOME.....

DANS UN HOME....
Pour voir quelque chose, il faut lutter, écarter les branches du néant qui cinglent le visage quand on les relâche trop tôt.
Un homme met du sucre dans la tasse de son voisin égaré.
Un femme en aide une autre à rompre du pain.
Chacun de ces vieillards est immense et ne le sait pas
et se moquerait si on le lui disait
Il faudrait que quelqu'un aille les chercher un par un et les sorte de leur torpeur qu'ils prennent pour une fatalité
un ordre venu d'enhaut.
NOUS FINIRONS TOUS EN MIETTES
MAIS CES MIETTES SONT EN OR
ET UN ANGE L'HEURE VENUE,
TRAVAILLERA A PARTIR D'ELLES,
A REFAIRE LE PAIN ENTIER

Christian Bobin- L'homme joie-p136-livre à recommander

LACHER PRISE....BONNE ANNEE 2013

« Nous sommes des serviteurs inutiles ; nous avons fait ce que nous devions faire » (Luc 17, 10). Voilà quelle peut être la clef de notre attitude face à la vie : accomplir avec sérieux notre tâche, nos obligations sans nous départir de la pensée que rien n’est indispensable, rien sinon ce face-à-face silencieux au plus profond de nous-mêmes. Chef d’entreprise ou sans-abri, garçon de café ou retraité, nous sommes des serviteurs inutiles, que nous soyons fourmis industrieuses ou cigales dépassées par la cadence trépidante de la société qui nous environne. Qu’il demeure seulement en notre cœur la certitude de cette Présence aimante, transcendante, par laquelle tout devient signifiant et qui donne à chaque seconde de vie, même la plus humble et la moins productive, son véritable contour. Nous ne sommes faits ni pour l’affairement excessif, ni pour le renoncement désabusé à toute forme d’activité ; nous sommes faits pour ce dialogue d’amour incessant mené au plus caché de nous-mêmes avec Celui qui constitue la racine de notre être et qui, de serviteurs inutiles, nous transforme en amis intimes de Dieu.
Olga Lossky




POEME-ENFANT D'UN JOUR

Enfants d'un jour, ô nouveaux nés,

Petites bouches, petits nez,
Petites lèvres demi-closes
Membres tremblants,
Si frais, si blancs,
Si roses.
Enfants d'un jour, ô nouveaux nés,
Pour le bonheur que vous donnez
A vous voir dormir dans vos langes
Espoir des nids
Soyez bénis !
Chers anges !

Membres

Archives du blog