samedi 28 janvier 2017

NIAISERIE- POESIE JOE BOUSQUET



Niaiserie d’une époque où chacun cherche les événements dans le journal 
au lieu de les voir sur sa route.
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Il ne faut pas leur répondre. 
Ce qu’ils disent est si bête que même à les contredire, 
on déraisonne.
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J’ai des moments immenses indéfiniment élargis. 
La joie, alors, je m’aperçois qu’elle vient à moi. 
En silence.
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Vivre de sons, de couleurs. 
Avoir un royaume dans son regard. 
Etre ainsi fait que les autres doivent, pour te comprendre, 
non pas penser mais rêver.
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La pensée est fille de l’homme, 
la poésie est fille de l’esprit.
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Le corps est le firmament de tout le réel imaginable. 
Nous sommes la carte de ce firmament 
ranimée dans le coin où on l’a mise.
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Vivre, c’est enrichir sans cesse la minute qu’on attend.
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Joe Bousquet
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jeudi 26 janvier 2017

LA VIE ....DANS UN MONDE DE TUMULTES- TEXTE DU XVII SIECLE

LA VIE ....DANS UN MONDE DE TUMULTES
     
     Allez tranquillement parmi le vacarme et la hâte
     et souvenez-vous de la paix qui peut exister dans le silence.
     Sans aliénation,vivez autant que possible en bons termes
     avec toutes les personnes.
     Dites doucement mais clairement votre vérité.
     Ecoutez les autres,même les ignorants et les simples d'esprit :
     Ils ont aussi leur histoire.
     Evitez les individus bruyants et agressifs :
     ils sont une vexation pour l'esprit.
     Ne vous comparez avec personne.
     Il y a toujours plus grands et plus petits que vous.
     Jouissez de vos projets aussi bien que de vos accomplissements.
     Ne soyez pas aveugle en ce qui concerne la vertu qui existe.
     Soyez vous-même.
     Surtout n'affectez pas l'amitié
     Non plus ne soyez cynique en amour car il est,
     en face de tout désenchantement aussi éternel que l'herbe.
     Prenez avec bonté le conseil des années
     en renonçant avec grâce à votre jeunesse.
     Fortifiez-vous en esprit
     pour vous protéger en cas de malheur soudain.
     Mais ne vous chagrinez pas avec vos chimères.
     De nombreuses peurs naissent de la fatigue et de la solitude
     Au-delà d'une discipline saine,soyez doux avec vous-même.
     Vous êtes un enfant de l'univers.
     Pas moins que les arbres et les étoiles.
     Vous avez le droit d'être ici.
     Et qu'il vous clair ou non:l'univers se déroule sans doute comme il le devait.
     Quels que soient vos travaux et vos rêves,
     gardez dans le désarroi bruyant de la vie, la paix de votre coeur.
     Avec toutes ses perfidies et ses rêves brisés,
     le monde est pourtant beau.

                                                          Texte anonyme du XVII siècle.

dimanche 22 janvier 2017

LA SOLITUDE DU COEUR - FRERE ROGER DE TAIZE


En tout homme se trouve une part de solitude qu'aucune intimité humaine ne peut combler, pas même l'amour le plus fort entre deux êtres.
Qui ne consent pas à ce lieu de solitude connaît la révolte contre les hommes, contre Dieu lui-même.
Pourtant tu n'es jamais seul.
Laisse-toi sonder jusqu'au coeur de toi-même, et tu verras que tout homme est créé pour être habité.
Là, au creux de l'être, là où personne ne ressemble à personne, le Christ t'attend.
Là se passe l'inattendu.
Passage fulgurant de l'amour de Dieu, le Saint-Esprit traverse chaque être humain comme un éclair dans sa nuit.
Par ce passage, le Ressuscité te saisit, il se charge de tout, il prend sur lui tout ce qui est intolérable,
Après coup seulement, parfois longtemps après, tu le comprendras: le Christ a passé, sa surabondance a été donnée.
Le Christ n'anéantit pas l'homme de chair et de sang.
Dans une communion avec lui, pas de place pour les aliénations.
Il ne brise pas ce qui est en l'homme.
Il n'est pas venu pour abolir, mais pour accomplir.
Quand tu écoutes, dans le silence de ton coeur, il transfigure le plus inquiétant en toi.
Quand tu es enveloppé par l'incompréhensible, quand la nuit se fait dense, son amour est un feu.
A toi de regarder cette lampe allumée dans l'obscurité, jusqu'à ce que l'aurore commence à poindre et le jour à se lever dans ton coeur.

Frère ROGER de TAIZE

SE PLAINDRE...CHRISTIAN BOBIN


Ça ne sert à rien de se plaindre, tout le monde va vous dire que c'est insupportable, tout le monde va vous dire ça, mais tout le monde y participe. Juste faire attention aux siens, faire attention à ce qui se trouve mêlé à nous dans la vie banale. Ceux qui sont là, pas ceux qui sont à dix milles kilomètres et avec lesquels on fait semblant de parler à travers un écran, ça n'a pas de poids ça. 
Mais simplement faire en sorte que les gens qui nous entourent ne dépérissent pas, et peut-être même les aider, les conforter.
..Voilà...
Faire simplement attention au plus faible de la vie, parce que c'est le plus faible qui est le plus réel et parce que c'est ça qui est digne de vivre, et qui vivra toujours d'ailleurs. 

Recueillir ces choses là, porter soin, prendre soin, faire attention, voilà. Ce sont des pauvres verbes mais ce sont des verbes comme des armées en route si vous voulez, ce sont des verbes de grande résistance, et ce qui pour moi est en oeuvre dans ce qu'on appelle la poésie. 

La poésie pour moi, c'est pas une chose désuète, c'est pas un napperon de dentelle sur la table, c'est pas un vieux genre littéraire....C'est la saisie la plus fine possible de cette vie qui nous est accordée, et un soin de regard porté à cette vie. 
Voilà, c'est ça la poésie. C'est pas une chose qui même est tout de suite dans les livres, c'est pas une chose de littérature en tout cas, c'est simplement chercher à avoir un cœur sur-éveillé. Sur-éveillé!"

Christian Bobin

LE CORPS ET L'ESPRIT- RILKE

Un poème de Rilke
« Qu'il est doux parfois d'être de ton avis,
frère aîné, ô mon corps,
qu'il est doux d'être fort
de ta force,
de te sentir feuille, tige, écorce
et tout ce que tu peux devenir encor,
toi, si près de l’esprit.
 
Toi, si franc, si uni
dans ta joie manifeste
d’être cet arbre de gestes
qui, un instant, ralentit
les allures célestes
pour y placer sa vie ».
(Rainer Maria Rilke, Vergers, dans Œuvres 2 Poésie, Seuil, 1972, p. 480).
 
Article paru dans Magnificat, janvier 2017, p. 7-10.

mercredi 18 janvier 2017

BORIS CYRULNIK- MELANGER LE BIEN ET LE MAL

Le neuropsychiatre Boris Cyrulnik s’interroge pour savoir comment une idéologie ou une religion peut conduire à la tuerie. « La bascule se fait, écrit-il, lorsqu’on se soumet à la théorie de l’Un. Si l’on en vient à penser qu’il n’y a qu’un vrai dieu, alors les autres sont des faux dieux. Ceux qui y croient sont des mécréants dont la mise à mort est quasiment morale »Au nom de la théorie de la race germanique comme Unique expression de la parfaite humanité « on peut être parfaitement éthique avec ses proches, mais les Juifs, ce n’est pas les autres, Les Tziganes, ce n’est pas les autres. (…) Il est moral d’éliminer les Juifs comme il est moral de combattre la souillure d’une société pour que notre belle race blonde aux yeux bleus aryens puisse se développer sainement ». Cyrulnik définit ainsi la source de toutes nos perversions : « est pervers celui qui vit dans un monde sans autre ». Et c’est pourquoi il y a un Dieu pervers, comme l’a admirablement décrit Maurice Bellet2, des morales perverses, des solidarités meurtrières.

BENEDICTION DE L'UNIVERS

La bénédiction des galaxies, la bénédiction des étoiles
Des grandes étoiles, des petites étoiles, des étoiles rouges, des bleues.
La bénédiction de la nébuleuse, la bénédiction de la supernova,
Des planètes, des satellites, des astéroïdes, des comètes.
La bénédiction du soleil et de la lune, la bénédiction de la terre,
Des océans, des rivières, des continents, des chaînes de montagnes.
La bénédiction du vent et des nuages, la bénédiction de la pluie,
Des bancs de brume, des congères, de la foudre et du tonnerre.
La bénédiction des plantes vertes, la bénédiction des forêts :
Cèdres, sapins, fougères, buissons et arbustes.
La bénédiction des poissons et des oiseaux, la bénédiction des mammifères :
Saumons, aigles, couguars et chèvres des montagnes.
Que toute l’humanité offre aussi sa bénédiction :
Les vieilles femmes, les jeunes femmes, les sages et les insensées.
La bénédiction des jeunes, la bénédiction des enfants,
Les grands garçons, les petits garçons, les grandes filles et les petites.
Bénissez la sagesse du Saint qui est au-dessus de nous ;
Bénissez la vérité du Saint qui est au-dessous de nous ;
Bénissez l’amour du Saint en nous.
« Psautier chinook » dans Earth Prayers: 365 Prières, poèmes et invocation du monde entier, sous la dir. de E. Roberts et E. Amidon (New York: HarperOne, 1991), p. 198-199.

dimanche 8 janvier 2017

samedi 7 janvier 2017

LES BOUGIES DANS LES EGLISES- BOBIN

Dans les églises, personne ne prie, sauf les bougies. 
Elles perdent tout leur sang. 
Elles dépensent toute leur mèche. 
Elles ne gardent rien pour elles, elles donnent ce qu'elles sont, et ce don passe en lumière. 
La plus belle image de prière, oui, ce serait celle là : 
l'usure lente d'une bougie ... 


Christian Bobin - La petite robe de fête
spinescent.blogspot.be

LES EMOTIONS: DES GUIDES- GUY CORNEAU


Les émotions sont donc des guides ?
" Oui si je m'en sers comme des alertes qui me disent que quelque chose se passe.
Si je me dis que cette colère est contre moi, et que je vais chercher le conflit inconscient derrière, alors l'émotion est un très bon guide, le fil de pêche qui mène au poisson qui est souvent la blessure profonde.
De nos jours, il y a une sorte de consommation de l'émotion : il ne se passe pas assez de choses satisfaisantes dans ma vie alors je consomme la tragédie du monde. Par exemple, la guerre c'est un assemblage de beaucoup d'insatisfactions de beaucoup de gens, comme un égrégore de mauvaises croyances.
La somme d'iniquité, la mauvaise répartition des richesses, l'inégalité hommes femmes, c'est le terreau de la guerre, et cela commence chez nous : est-ce que je répartis bien les richesses dans ma vie, est ce que je suis équitable envers les gens qui m'entourent, est-ce que je fais ma part pour ceux qui ont moins, pour apporter plus d'égalité ?
La guerre nous invite à regarder la guerre dans nos vies.
Dans mon couple par exemple, choisir toujours la paix, plutôt que les querelles ou le contrôle de l'autre..."


Guy Corneau
Extrait d'une interview en avril 2016 dans "Soleil Levant"

LA TRAVERSEE VERS DIEU


En la traversée vers Dieu, si l'on veut être parfait, il importe de laisser là toute spéculation intellectuelle. Toute la pointe du désir doit être transportée et transformée en Dieu. Voilà le secret des secrets, que « personne ne connaît sauf celui qui le reçoit » (Ap 2,17), que nul ne reçoit sauf celui qui le désire, et que nul ne désire sinon celui qui est enflammé par l'Esprit Saint que le Christ a envoyé sur la terre. (Saint Bonaventure XIIIe Siècle)
Blog de Sebastien  Morgan (source- Tb )

vendredi 6 janvier 2017

LES ROIS MAGES- SYMBOLES

Un adage des Pères de l’Église commente le mystère de l’Épiphanie. Au pied de la crèche, les mages apportèrent « de l’or pour celui qui vient comme roi, de l’encens pour celui qui vient comme Seigneur, de la myrrhe pour celui qui vient comme homme ». La myrrhe servait en effet à oindre les cadavres. Le petit enfant dont nous venons de célébrer la naissance est appelé à régner ; il est Dieu et Seigneur ; il est homme et devra passer, comme nous, les portes de la mort.

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Nous pouvons rapprocher ces trois offrandes des trois dons attribués au Messie : Roi, Prêtre et Prophète, trois dons que tout chrétien reçoit le jour de son baptême et les prêtres, d’une manière particulière, pour exercer leur ministère. Pour être acteurs dans le monde d’aujourd’hui et fidèles à notre vocation, nous devons, par la puissance du Messie qui vient de naître, accepter d’être par Lui : roi, prêtre et prophète.

extrait de ALETEIA- 6 janvier

ARCABAS

mardi 3 janvier 2017

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