vendredi 27 février 2015

JESUS NE DIT PAS...


GIOTTO-détail


« [Jésus] voit toujours en celui ou celle qu’Il rencontre un lieu d’espérance, une promesse vivante, un extraordinaire possible, un être appelé, par-delà ses limites, ses péchés, et parfois ses crimes, à un avenir tout neuf. Il Lui arrive même d’y discerner quelque merveille secrète dont la contemplation le plonge dans l’action de grâce ! »
Il ne dit pas : « Tout est pardonné ». Il dit : « Tout est accompli » (Jn 19, 30).
Il ne dit même pas : « Tout est pardonnable ». Il dit : « Tout péché, tout blasphème, sera pardonné aux hommes, mais le blasphème contre l’Esprit ne sera pas pardonné »(Mt 12, 31).
Il ne rit pas de l’offense que l’on inflige aux autres ou à lui-même, Il dit : « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23, 37).
Il ne dit pas : « Tout est de la faute de l’autre. » Il dit : « Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés » (Lc 11, 4).
Il ne dit pas : « Nous sommes pris dans une spirale de violence ». Il dit : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » (Mt 27,46), puis il ajoute : « Père, en tes mains, je remets mon esprit » (Lc 23, 46).
Il ne crie pas : « Vengeance ! ». Il dit de pardonner « jusqu’à soixante-dix fois sept fois » (Mt 18, 22).
Il ne dit pas : « Notre riposte sera terrible ! » Il dit : « Aimez vos ennemis (…) souhaitez du bien à ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient »(Lc 6, 27-28).
Il ne dit pas : « Ils l’ont bien cherché ! » Il dit : « Pensez-vous que ces Galiléens étaient de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, pour avoir subi un tel sort ? Eh bien, je vous dis : pas du tout ! » (Lc 13, 2-3).
Il ne dit pas : « Ce n’est qu’un malfaiteur », Il dit au condamné qui meurt à ses côtés :« Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le Paradis » (Lc 23, 43).
Il ne condamne pas seulement le meurtre, mais tout ce qui y conduit : « Tout homme qui se met en colère contre son frère devra passer en jugement. Si quelqu’un insulte son frère, il devra passer devant le tribunal » (Mt 5, 22).
Il ne dit pas : « Ce ne sont que des irresponsables ». Mettant la femme adultère devant ses responsabilités, Il dit : « Va et désormais ne pèche plus » (Jn 8, 11).
Il ne dit pas : « C’est une société qui a perdu ses repères ». Il donne la règle d’or :« Tout ce que vous voudriez que les autres fassent pour vous, faites-le pour eux, vous aussi » (Mt 7, 12).
Il ne dit pas : « Tu fais comme tu le sens ». À Gethsémani, Il dit : « Non pas comme moi je veux, mais comme toi tu veux » (Mt 26, 39). Et quelques jours plus tard, ressuscité, Il dit à Pierre : « Toi, suis-moi » (Jn 21, 19).
Il ne dit pas : « Plus personne n’a le sens des valeurs, de la famille ! » Au moment de sa plus grande détresse, Il montre les visages du fils et de la Mère : « Femme, voici ton fils… Voilà ta mère » (Jn 19, 26-27).
Il ne minore pas la tragédie des persécutés, Il dit à Saul : « Je suis Jésus que tu persécutes ! » (Ac 9, 5).
Il ne dit pas que le chemin est facile, mais Il prépare ses disciples à l’épreuve :« Bienheureux serez-vous lorsqu’on vous insultera, lorsqu’on vous persécutera… à cause de moi » (Mt 5, 11).
Avant Charlie, avant même que l’homme ne cherche son identité, Il dit : « Avant qu’Abraham fût, je suis » (Jn 8, 58).
Il ne cesse de nous dire ce qu’Il est :
« Je suis le chemin, la vérité et la vie. »
« Je suis la Résurrection et la Vie », « la lumière du monde », « le pain vivant »...
« Moi, je suis venu pour qu’ils aient la vie et pour qu’ils l’aient en abondance. »
Jésus n’a jamais dit : ’Il n’y a rien de bon dans celui-ci, dans celle là, dans ce milieu-ci…’ De nos jours, Il n’aurait jamais dit : ’Ce n’est qu’un intégriste, un moderniste, un gauchiste, un fasciste, un mécréant, un bigot, (un humoriste, un islamiste, un juif, un copte…).’ Pour Lui, les autres, quels qu’ils soient, quels que soient leur statut, leur réputation, sont toujours des êtres aimés de Dieu. Jamais homme n’a respecté les autres comme Cet Homme. Il est unique. Il est le Fils unique, Celui qui fait briller le soleil sur les bons et sur les méchants. Seigneur Jésus, Fils de Dieu, aie pitié de nous, pauvres pécheurs !
Apprends-nous à vivre en frères, à rester, quelles que soient les circonstances, des artisans de paix.
Aide-nous à cultiver la bienveillance, la justice et le pardon.
Préserve-nous de devenir des sages et des savants, pour qui tout devient obscur, caché.
Comme le Royaume des cieux appartient aux enfants et à ceux qui leur ressemblent, garde-nous des cœurs d’enfants, heureux de voir ton visage, d’écouter ta Parole, d’accueillir ta Lumière, ta Vie et ta Résurrection.
À l’image du Fils unique qui s’exclame au beau milieu de l’Évangile :
« Je te rends grâce, Père, Seigneur du ciel et de la terre… » (Luc 10, 21).
site  Garrigues et Sentiers

ALISA SADIKOVA -RUSSIE- JEUNE FILLE JOUANT DE LA HARPE

lundi 23 février 2015

LA MORT- GREGOIRE DE NYSSE


GIOTTO- DETAIL
Qu’y a-t-il donc d’atroce dans le départ des personnes qui nous sont chères ? Rien, si ce n’est que l’on trouve triste qu’ils passent à la vie dépourvue de passions et de troubles, cette vie qui n’a à supporter la douleur d’aucun coup, qui ne craint pas la menace du feu, ni les blessures du fer, ni les malheurs des séismes, […] cette vie où nul ne s’enfle de vain orgueil ni n’est écrasé sous l’humiliation, où nul ne devient sauvage à force d’audace, ni n’est paralysé par la lâcheté, où nul ne se gonfle de colère en bouillant sous l’effet du courroux et de la furie, ni n’est pourchassé par la peur lorsqu’il ne peut résister à l’assaut du plus fort; cette vie où l’on ne se soucie plus de savoir quelles sont les mœurs des rois, quelles sont les lois, quelle est l’humeur des magistrats, quel est le contenu des décrets, à combien se monte l’impôt annuel, si une pluie abondante a inondé de façon excessive les terres cultivées, si les espoirs des paysans ont été anéantis par la grêle, ou si la sécheresse dominante a desséché toute la végétation; quant au reste des malheurs de la vie, cette vie-là en est entièrement à l’abri. Car la sombre douleur de l’orphelinat ne vient pas l’attrister; le malheur du veuvage n’y a pas de place; même les mille et unes faiblesses du corps n’y ont aucune influence; la jalousie à l’égard des hommes heureux, le mépris des malchanceux et tous les sentiments de ce genre en ont été bannis; une égalité dans la parole et devant les lois règne dans la paix et en toute liberté sur le peuple des âmes, chacun ayant ce que, de son propre choix, il se sera lui-même préparé; si au bien quelqu’un a par irréflexion préféré quelque mal, la mort n’en sera pas responsable, puisque la volonté a choisi librement ce qui lui semblait bon (1).



Citation n° 1628 :  , Christianisme
Source : Discours sur les morts , PREMIERE PARTIE : RECHERCHE DU VRAI BIEN, 34, traduction Guillaume Bady  

SITE - ONELITTLEANGEL


LE MARIAGE- TEXTE DE CHRISTIANE SINGER


"Entre le désir profond de se lier,
de s'engager corps et âme,
 et le désir tout aussi profond de préserver sa liberté, 
d'échapper à tout lien, 
quel tohu-bohu ! 
Or, pour vivre ces exigences contradictoires 
et d'égale dignité sans être écartelé,
 il n'y a aucun secours à attendre
 ni de la philosophie, ni de la morale,
 ni d'aucun savoir constitué. 
Il est probable que les seuls modèles adaptés
 pour nous permettre d'avancer 
sont la haute-voltige et l'art du funambule. 
Un mariage ne se contracte pas.
 Il se danse. 
À nos risques et périls."
.
Christiane Singer

Eloge du mariage , de l'engagement et autres folies
Albin Michel

TEMOIGNAGE- NOUS LEUR LAVONS LES PIEDS...

Giotto- détail

Je pense comme d’autres, que la mission des chrétiens c’est d’apporter au monde souffrant la tendresse de Dieu, sans chantage, sans contrainte. C’est ainsi que nous prenons la suite de Celui qui s’est incarné dans ce monde à la plus petite place. Bien sûr, il y a les « abbé Pierre », les « Mère Térésa », « Sœur Emmanuelle » : les saints et les prophètes du moment ; il y a aussi les sans nom, sans grade qui vivent l’Évangile et assurent la meilleure conversion possible, celle du cœur. Tous portent et témoignent des mêmes valeurs, celles qui sont liées à la reconnaissance et à l’amour de l’autre. Avec les imperfections au quotidien, ce qu’on appelle le péché : les égoïsmes, les impatiences, les certitudes.
Nous sommes des chrétiens invisibles. Non ! des chrétiens visibles autrement. Pas des chrétiens qui assurent croire en des choses incroyables. Ni qui font perdurer des modes de transmission voués à l’échec. Des chrétiens qui sont là, dans l’amour, « dans la brise légère », auprès de ceux qui ont d’abord besoin qu’on les aime. Et qu’on les aide, dans leurs besoins quotidiens, primaires.
Nous leur lavons les pieds. Et c’est sans doute comme cela que le christianisme en perdition se régénèrera. Si les manifestations de l’amour se multiplient.
Et si l’amour triomphe partout, alors le Royaume sera enfin là, aux yeux de tous.
Clémence Cursol

Extrait Garrigues et Sentiers

CE QUI EST IMPORTANT DANS LA VIE SPIRITUELLE



« ce qui est important dans la vie spirituelle, ce n’est pas d’être arrivé, c’est de maintenir la mobilité ; si on s’enferme dans une définition, c’est l’idolâtrie, telle qu’en parle la Bible. Être en chemin, avoir le sentiment qu'on ne sait pas trop où l’on en est, c’est la vie » 3.
Bernard  Durel
Face aux tentations des enfermements nationalistes et/ou religieux, les mystiques de toutes traditions se retrouvent pour nous engager à rester des nomades en quête d’une vérité toujours nouvelle et dont personne ne saurait prétendre saisir la totalité.
Extrait article dans  Garrigues et Sentiers

L'ARGENT- BERNARD MARIS- ECONOMISTE- VICTIME DE CHARLIE HEBDO



Baguette magique qui chasse les terreurs et 

entretient les espoirs. Avec notre 

bouclier d’or, nous pouvons avancer dans la vie

menaçante, et que de temps 


allons nous consacrer à construire ce bouclier d’or ! »

Bernard Maris

L'ECOLE- PENSEE DE PLATON


dimanche 22 février 2015

CE QUE J'AI DECOUVERT- STEPHEN HESSEL


GIOTTO - DETAIL
« ce que j'ai découvert c'est que la vie est encadrée par l'invisible, que les anges vivent dans cet invisible. Et que notre tâche à nous les hommes est de transformer le visible en invisible. Nous sommes des abeilles qui butinons l'or du visible pour en faire la trame de l'invisible. » 
STEPHAN HESSEL

LA TENTATION- NE NOUS FAIT PAS SUCCOMBER


Giotto- détail

L’hiver dernier dans un café de Montréal, Simon, un étudiant, me raconte sa conversion et son baptême à vingt ans.
« Ce qui a le plus changé depuis que je suis chrétien, c’est mon rapport au mal. Le mal avant, c’était toujours les autres : mes voisins, mes profs, les politiciens, la société, les puissants, les médias. Les autres étaient racistes, égoïstes et individualistes. Pas moi.
Mystérieusement, c’est en regardant un jour la petite croix que ma grand-mère m’avait offerte que j’ai compris que le mal, c’était moi aussi qui le faisais. C’était comme des grumeaux qui remontaient dans la pâte à crêpes avec tout le mal de ma vie. J’aurais pu être écrasé comme un coupable, mais j’ai su que j’étais aimé comme un enfant. Sans condition. Sur la croix, il me regardait encore avec bienveillance et avec lui je pouvais regarder enfin ce que j’avais fait de mal. Alors pendant six mois j’ai demandé pardon à tous ceux que j’avais blessés : certains m’ont pris pour un fou, mais j’ai aussi entendu des merveilles !
Les tentations n’ont pas cessé. Au contraire : plus je me rapproche de Dieu, plus je suis tenté par ce qui n’est pas Dieu. Comme le dit saint Jacques : « Dans l’épreuve de la tentation, que personne ne dise : ‘Ma tentation vient de Dieu.’ Dieu, en effet, ne peut être tenté de faire le mal, et lui-même ne tente personne. Chacun est tenté par sa propre convoitise qui l’entraîne et le séduit. »* Mais je sais que je ne suis plus seul pour lutter, car, dans le baptême, Dieu a fait alliance avec moi pour toujours.

CATHOBEL

samedi 21 février 2015

AMMA HINDOUE- QUI EST LE CHRIST?


Le Christ était l’incarnation de l’amour, du sacrifice de soi et de l’humilité. L’abandon à Dieu et l’amour envers le monde, il rayonnait ces deux qualités. Il naquit dans une étable, travailla péniblement toute sa vie et vécut dans une chaumière. Même si, d’un point de vue matériel, il ne possédait rien, il était l’incarnation de la prospérité.

Son amour pour Dieu était la source de cette prospérité. On dit que la vie spirituelle revient à avancer sur le fil du rasoir. Il subit de terribles épreuves, sans jamais faiblir. Tant sa foi était inébranlable! Il savait qu’il lui faudrait payer très cher pour que ses efforts parviennent à élever spirituellement le monde. Il était si libre de la peur que jamais il ne recula. Il fut prêt à porter la croix pour sauver le monde. Au cours de sa vie, il manifesta les qualités que sont l’amour, la compassion et le sacrifice de soi. Il démontra par sa propre vie comment un aspirant spirituel devrait aller de l’avant même lorsqu’il est en proie à des obstacles. Comme il gardait le regard fermement fixé sur Dieu, il ne désirait jamais aucun signe de reconnaissance du monde. Ce n’est qu’après avoir transmis ce message qu’il fit ses adieux au monde.

POURQUOI LES GUERRES-? PETITS CHANTEURS DE LA CROIX

jeudi 19 février 2015

CAREME 2015

Revenez au Seigneur,
car il est tendre et miséricordieux,
lent à la colère et plein d’amour.      
Livre de Joël, chapitre 2, verset 13.

lundi 16 février 2015

PARLER DE DIEU

Parler de Dieu, comment fait-on aujourd’hui ? 

C’est devenu presque insupportable pour la plupart des gens car ils ont souvent une définition très simpliste de Dieu. Le grand penseur et poète, Jean Grosjean, qui fut aussi prêtre, écrivait : « Dieu, c’est l’abîme intérieur ». Dieu, c’est notre abîme intérieur. Ce n’est pas une autorité qui viendrait nous écraser ou nous culpabiliser. Ce n’est pas non plus quelqu’un qui vient nous dire comment il faut vivre. C’est l’insondable en nous mais qui fait que nous vivons, c’est-à-dire que nous inventons, que nous créons, que nous jouons, que nous rions. Voyez, c’est à peu près l’inverse de tous les intégrismes. C’est une puissance vitale qui traverse la mort mais qui n’en est pas défaite, c’est comme un printemps portatif.


Christian Bobin

samedi 14 février 2015

EXHORTATION DU PAPE FRANCOIS


GIOTTO-DETAIL
> Ne pleure pas sur ce que tu as perdu, lutte pour ce que tu as.
Ne pleure pas sur celui qui est mort, lutte pour ce qui est né en toi.
Ne pleure pas sur qui t’a abandonné, lutte pour celui qui est avec toi.
Ne pleure pas sur celui qui te hait, lutte pour celui qui t’aime.
Ne pleure pas sur ton passé, lutte pour ton présent.
Ne pleure pas sur ta souffrance, lutte pour ton bonheur.
Avec toutes les choses qui nous arrivent, nous apprenons que tout problème a sa solution,
il faut simplement aller de l’avant.

Jorge Mario Bergoglio, Pape François

jeudi 12 février 2015

ABORDER L'EXISTENCE...QUI SUIS- JE?


Quand nous abordons l’existence, la plupart du temps nous ne savons pas qui nous sommes vraiment, ni ce que nous sommes appelés à devenir. Nous sommes le plus souvent, exilés de nous-mêmes. Si nous ne voulons pas passer à côté de nous-mêmes, et souhaitons que notre vie prenne toute sa dimension, nous devons peu à peu apprendre à nous connaître, à sortir de notre division, à nous structurer. Ce que nous sommes réellement et ce à quoi nous sommes appelés – notre vocation, si l’on peut dire - se précisent avec le temps. C’est quelque chose à découvrir. Cela ne se fera pas sans passer par certaines crises, ne serait-ce que les inévitables épreuves que chacun rencontre tôt ou tard. Mais nous pouvons développer une nouvelle attitude intérieure nous permettant de faire face aux aléas de l’existence. La vie est une succession d’expériences mais c’est à nous d’en faire quelque chose ou non. Le maître d’Arnaud Desjardins, Swâmi Prajnânpad, avait une formule à cet égard : « Tout ce qui vient à vous, vient à vous comme un défi et une opportunité ». 
 VERONIQUE DESJARDINS

L'IMITATION DE JESUS- CHRIST

Combien d'hommes se perdent par leur vaine science dans le siècle, et n'ont point souci du service de Dieu ! Et parce qu'ils aiment mieux être grands qu'être humbles, ils s'évanouissent dans leurs pensées (Epître aux Romains 1, 21)

Est vraiment savant qui fait la volonté de Dieu, renonçant à son propre désir.

L'imitation de Jésus-Christ
d'après un manuscrit de 1441

mercredi 11 février 2015

NEWMAN-LA OU SE TROUVE VOTRE TRESOR LA SE TROUVE VOTRE COEUR


GIOTTO- DETAIL

Votre vie même révèle le Christ sans que vous le vouliez. Vous n'y pouvez rien. Vos paroles et vos actions montreront à la longue où se trouve votre trésor, et aussi votre coeur. De l'abondance de ce coeur jailliront des paroles "pleines de sel". Moïse redescendant de la montagne, ne savait pas que la peau de son visage rayonnait [Ex 34, 29] à la suite de son entretien avec Dieu. Mais, quand Aaron et tous les enfants d'Israël virent Moïse, voici que la peau de son visage rayonnait ; et ils n'osèrent l'approcher [v. 30-31]. Qui peut mesurer le pouvoir de nos paroles quand elles tombent au moment opportun ? Combien de fois sont-elles recueillies et entretenues fidèlement en pensée par telle ou telle personne, et portent-elles des fruits, alors que nous les avons oubliées ? Et combien de fois nos bonnes oeuvres en suscitent-elles d'autres, par émulation, pour une bonne cause, sans que nous nous en doutions, mais alors que cela est perçu par les anges ?"
(John Henry Newman : Sermons paroissiaux, I La vie chrétienne, Cerf Paris, 1993, p.168, sq.)

OLIVIER CLEMENT- PRIER

GIOTTO
Prier, c'est ne plus être seul - et ce n'est pas seulement l'individu, c'est l'humanité tout entière qui est solidaire -, prier, c'est émerger comme l'homme qui se noie, émerger à la surface des eaux de sang, d'ennui ou de frénésie de l'histoire pour respirer un instant l'air de l'éternité. C'est exister avec cette respiration en soi d'un espace qui n'est pas celui de ce monde mais celui du Royaume où Dieu est tout en tous, où rien n'est séparé, où Dieu lui-même essuie chaque larme de ceux qui viennent de la "grande tribulation", non pour fuir l'histoire, mais pour y devenir patient et tenace, humblement serviteur de la vie - à la fois réaliste et visionnaire." ( Parole et pain n° 37, p. 40).
OLIVIER CLEMENT

RAIMON PANIKAR- L'EXPERIENCE DE DIEU

.

.. l'expérience de Dieu coïncide avec le fait de voir Dieu "en" toutes choses et en même temps toutes choses "en" Dieu, si ce nom est celui que nous voulons lui donner.
On comprend alors que le mystique soit l'homme dont l'activité est la plus libre. Il agit librement parce qu'il voit en toutes choses et en tous événements un "espace" vide qui l'empêche d'être fataliste et lui donne la possibilité d'agir avec cette confiance lui permettant de croire que ce qu'il fait n'est pas vain..." (Raymond Panikkar : L'expérience de Dieu, Albin Michel, 2002, pp. 212-213).

jeudi 5 février 2015

MEDITATION PRES DE LA MER

RELATION PERE- FILS- CATECHESE DU PAPE FRANCOIS


L'enfant prodigue- REMBRANDT

« Mon fils, si ton cœur est sage, le mien sera aussi comblé de joie. J’exulterai en mon for intérieur, quand tes lèvres diront des paroles droites » (Proverbes 23,15-16).
Pour le pape, la plus belle transmission paternelle est la bonne « attitude pour écouter et agir, parler et juger avec sagesse et droiture ». Se mettant à la place d’un père parlant à son fils, François a poursuivi ainsi sa catéchèse : « Je t’ai fait ressentir un sentiment profond et en même temps discret, que peut-être tu n’as pas reconnu pleinement quand tu étais jeune et incertain. Je t’ai donné un témoignage de rigueur et de fermeté que peut-être tu n’as pas compris, quand tu voulais seulement de la complicité et de la protection. J’ai dû moi-même, en premier lieu, me mettre à l’épreuve de la sagesse du cœur, et être vigilant sur les excès des sentiments et du ressentiment, pour porter le poids des inévitables incompréhensions et trouver les paroles justes pour me faire comprendre. Maintenant, quand je vois que tu essaies d’être comme ça avec tes enfants, et avec tout le monde, ça m’émeut. Je suis fier d’être ton père ». C’est ainsi que devrait parler un père sage et mature selon le Pape.

PAS UN GRAMME DE VIE...CHRISTIAN BOBIN


Les mots qui servent à rendre compte de la vie d’aujourd’hui, la plupart du temps, sont prémâchés et donc ils ne sont pas nourriciers. Aujourd’hui, on nous voile les choses sous prétexte de nous les éclairer. On ne peut guère ouvrir un journal ou entendre une émission de radio ou de télé sans qu’on vous parle d’économie. L’argent a une main mise sur presque tout. Le commerce cherche à attraper la vie, mais la vie est inimitable. Or moi, je crois que la langue économique n’est pas la première. On a besoin d’un langage et d’un monde qui ne soient pas mis tout entier sous un code-barres. On en a un besoin affolant, cela explique une partie des choses qui se passent. Il faut aller dans une forêt de mensonges en se guidant juste avec son instinct et son oreille, essayer d’entendre là où on nous ment. On peut y arriver… 

La quête de réussite, de richesse, de jeunesse éternelle, est-ce compatible avec cette recherche ? 

Il n’y a pas un gramme de vie dans les images lisses que proposent d’eux-mêmes les plus grandes fortunes de ce monde, ces vies fermées de milliardaires américains avec leurs piscines infernalement bleues. Je ne sais pas si l’argent à lui seul réussit ce prodige, mais ce n’est pas avoir de la chance que de se mettre à l’abri de la vie, des surprises, de l’imprévu. Ces châteaux-là sont des châteaux de néant et ils s’écrouleront. Ils ont peut-être déjà commencé… 


CHRISTIAN BOBIN

VICTOR HUGO- POEME

                                                   


                                                                          ECOUTE BIEN 
   
                                              
 C'est que vents,

                                              Ondes, flammes,

                                               Arbres, roseaux,

                                              Rochers, tout vit !



                                          
Tout est plein d'âmes.

                                               Victor Hugo

mardi 3 février 2015

MONSEIGNEUR ROMERO

Mgr Romero est connu pour avoir dénoncé les injustices commises durant le conflit armé au Salvador qui dura 12 ans de 1980 à 1992, faisant pas moins de 75 000 morts, 8 000 disparus et 12 000 invalides. Il a été assassiné par un commando d’extrême-droite en pleine messe, le 24 mars 1980, dans la chapelle de l’hôpital de la Divine-Providence,de San Salvador. La veille, dans son homélie, il avait lancé une diatribe contre les exactions de l’armée qui enseglantait le pays.  « Au nom de Dieu, au nom de ce peuple souffrant, dont les lamentations montent jusqu’au ciel et sont chaque jour plus fortes, je vous prie, je vous supplie, je vous l’ordonne, au nom de Dieu : Arrêtez la répression ! » avait-il lancé.
Son assassin ne fut jamais officiellement retrouvé. Ses funérailles ont rassemblé pas moins de 350 000 personnes à San Salvador. L’an dernier, une délégation de quatre évêques salvadoriens, travaillant sur sa cause de béatification ont rencontré au Vatican le Pape François. L’évêque auxiliaire de San Salvador, Mgr Gregorio Rosa Chavéz avait précisé: « En 2017 nous fêterons les 100 ans de la naissance de Mgr Romero, nous sommes confiants qu’avant cette date nous l’aurons sur les autels ».
Source : Radio Vatican

SERVITEURS INUTILES...OLGA LOSSKY

« Nous sommes des serviteurs inutiles ; nous avons fait ce que nous devions faire » (Luc 17, 10). Voilà quelle peut être la clef de notre attitude face à la vie : accomplir avec sérieux notre tâche, nos obligations sans nous départir de la pensée que rien n’est indispensable, rien sinon ce face-à-face silencieux au plus profond de nous-mêmes. Chef d’entreprise ou sans-abri, garçon de café ou retraité, nous sommes des serviteurs inutiles, que nous soyons fourmis industrieuses ou cigales dépassées par la cadence trépidante de la société qui nous environne. Qu’il demeure seulement en notre cœur la certitude de cette Présence aimante, transcendante, par laquelle tout devient signifiant et qui donne à chaque seconde de vie, même la plus humble et la moins productive, son véritable contour. Nous ne sommes faits ni pour l’affairement excessif, ni pour le renoncement désabusé à toute forme d’activité ; nous sommes faits pour ce dialogue d’amour incessant mené au plus caché de nous-mêmes avec Celui qui constitue la racine de notre être et qui, de serviteurs inutiles, nous transforme en amis intimes de Dieu.


Issue d’une lignée de théologiens orthodoxes, Olga Lossky, 32 ans, est écrivaine et éditrice. Elle a rédigé la biographie de la théologienne Élisabeth Behr-Sigel. Ses romans Requiem pour un clou et la Révolution des cierges (Gallimard) ont été traduits en plusieurs langues.

dimanche 1 février 2015

LES PETITES CHOSES... MATTHIEU 25


L’homme pense souvent que le Créateur exige de lui de grandes choses, que l'Évangile insiste sur le sacrifice total de soi, l'abolition de sa personnalité, etc. comme condition de la foi. L’homme est tellement effrayé par cela qu'il commence à craindre de se familiariser avec Dieu, de se rapprocher de Dieu, et il se cache lui-même de Dieu, ne voulant même pas examiner la Parole de Dieu. "Si je ne peux rien faire d'important pour Dieu, alors je ferais mieux de rester loin des choses spirituelles, arrêter de penser à l'éternité, et vivre "d’une manière normale."

Il existe à l'entrée du royaume spirituel une "hypnose des grandes choses" : il faudrait soit faire quelque chose de grand ou ne rien faire. Et c’est ainsi que les gens ne font rien du tout pour Dieu ou pour leur âme ! C’est très étrange - plus un homme se consacre aux petites choses de la vie, moins il veut être honnête ou pur ou fidèle à Dieu dans ces mêmes petites choses. Et, pourtant, on doit adopter une attitude correcte envers les petites choses si l'on désire s'approcher du royaume des cieux...

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