vendredi 27 mai 2016

NICODEME

Les mots de Jésus résonnaient en lui :
À moins de naître d’en haut n
ul ne peut voir le Royaume de Dieu !
C’était si lumineux ce que ces mots lui faisaient entrevoir !
L’Esprit avait pris soudain le visage 
de Celui qui venait de lui parler.
Il sentit alors que toutes les vérités éternelles jaillissaient en plénitude de ses paroles.
Des vérités apportées comme des bouffées d’air pur
Dans son existence polluée.
Elles lui ouvraient un univers inconnu de joie,
Et en même temps de service.
Il se sentit vidé de tout ce qui encombrait sa vie,
Et envahi d’amour, de paix, de pardon reçu,

À profusion ;
Déjà prêt au don total de ce lui-même trop bien installé.
Il vint de nuit
Étouffant ses pas et tendant les bras.
Cet Esprit de Jésus
Il allait s’en saisir,
Il ne lui échapperait plus,
Il l’emporterait avec lui pour cette nouvelle naissance,
Pour ce nouveau départ.
Alors doucement, le jour se leva.
Source :Garrigues et sentiers
Christiane Guès


LA MARCHE DANS LA BIBLE- MELCHISEDECH


les disciples d'EMMAÜS- REMBRANDT
Il n’est pas nécessaire d’être grand prêtre pour célébrer la communion. Il faut juste, sur son propre chemin, être attentif à celui qui vient. Tous ceux qui voyagent ainsi, parfois taxés d’un peu d’idéalisme, disent combien ils sont transformés par l’hospitalité qu’ils ont reçue. Pas seulement par le dépaysement, la splendeur de la nature, ou encore par la beauté des traditions rencontrées. Mais transformés par la force des rencontres inattendues, accueillies, célébrées, autour d’un verre d’eau, d’un coin de couverture partagée, de quelques confidences égrenées. Au-delà de toutes les différences, cette reconnaissance mutuelle est possible, elle est le religieux le plus authentique, là où Dieu est sensible au cœur.
Soyons de ceux-là, sur la route des grands voyages, comme sur celle de la vie quotidienne. Ouverts, attentifs, prêts à entrer en relation. Paix ! Shalom ! Salam ! 

Méditation enregistrée dans les studios de Radio RCF Bruxelles.


Source- marche dans la Bible-dominicains
dominicains@ml.retraitedanslaville.org Se désabonner

jeudi 26 mai 2016

LA JALOUSIE


Chacun essuie les hauts et les bas d’une existence avec plus ou moins de ressources. Je trouve ainsi une invitation à bien regarder l’herbe du voisin, à soigneusement contempler celui que je jalouse. Et, ô merveille, la jalousie du début peut donner lieu à une véritable pratique de la compassion. En somme, Dame Philosophie invite tout simplement son malade à connaître les règles du jeu. La vie n’est simple pour personne. Tôt ou tard, même la plus clémente des fortunes devient capricieuse et change. Et notre thérapeute va jusqu’à prétendre que les plus privilégiés sont en fin de compte les plus fragiles. Sans aller jusqu’à plaindre le jeune homme à qui tout sourit, je puis ouvrir les yeux pour ne pas juger trop vite du bonheur des autres et de mon malheur.
Cependant un mystère demeure : souvent, les êtres les plus accablés par le sort goûtent les plus grandes joies. Et pourquoi n’en serai-je pas jaloux ? 


Alexandre Jollien est un philosophe et écrivain né en 1975 à Savièse, en Suisse. Son dernier livre, le Philosophe nu, est paru au Seuil.

AUTRUI EST EN NOUS- GUERIR LA TERRE


Cet autrui est d’abord en nous. La maternité nous le rappelle. C’est l’enfant en nous qui demande à être, aimé, cajolé, réconforté, rassuré, estimé. Aimer l’autre, c’est d’abord s’aimer soi-même. Aimer le petit, le faible, le méprisé en nous ouvre l’amour au dehors pour notre conjoint, notre voisin, l’étranger... 

Alors maltraiter un animal devient impossible car la nature animale est dans notre biologie. Respecter la nature devient une seconde nature ! L’air que nous respirons est l’air des autres. Nous le partageons quoi qu’il arrive. 

La science, les techniques d’aujourd’hui permettraient à l’humanité de vivre sans lutte pour la survie. La modernité n’est pas incompatible avec l’amour. 

Le cancer se soigne pour une part avec la médecine la plus en pointe. Et pour une autre part avec ce retournement intérieur : aimer notre corps qui nous vient de la terre, aimer notre esprit qui nous vient d’ailleurs. Ce sont ces deux forces ensemble - la science et l’amour - qui peuvent guérir la terre et ses habitants. 

La technique, les hommes savent déjà faire. L’amour, ils sont encore très débutants. Le progrès est dans cet apprentissage salvateur. Rêvons qu’un jour, le cancer ne sera plus qu’un souvenir qui a eu son utilité pour nous faire évoluer, C'est ainsi que je songe à la prochaine mammographie que je dois passer. ■ 


source : revue Reflets

lundi 23 mai 2016

APPRENDRE A SURFER


"Vous ne pouvez pas arrêter les vagues, mais vous pouvez apprendre à surfer."
Joseph Goldstein

mardi 17 mai 2016

LA RESSURECTION - BASE DE NOTRE FOI

Ascension - peinture de DALI
1 Corinthiens 15, 14 Mais si le Christ n'est pas ressuscité, vide alors est notre message, vide aussi votre foi.
1 Corinthiens 15, 15 Il se trouve même que nous sommes des faux témoins de Dieu, puisque nous avons attesté contre Dieu qu'il a ressuscité le Christ, alors qu'il ne l'a pas ressuscité, s'il est vrai que les morts ne ressuscitent pas.
1 Corinthiens 15, 16 Car si les morts ne ressuscitent pas, le Christ non plus n'est pas ressuscité.
1 Corinthiens 15, 17 Et si le Christ n'est pas ressuscité, vaine est votre foi ; vous êtes encore dans vos péchés.
1 Corinthiens 15, 18 Alors aussi ceux qui se sont endormis dans le Christ ont péri.
1 Corinthiens 15, 19 Si c'est pour cette vie seulement que nous avons mis notre espoir dans le Christ, nous sommes les plus à plaindre de tous les hommes.

dimanche 8 mai 2016

LES REVES- LES SONGES DANS LA BIBLE


Et dans le Nouveau Testament ?

Les rêves indiquent souvent la conduite à tenir. C’est particulièrement vrai chez l’évangéliste Matthieu qui souligne comment l’homme fidèle, dont le désir est ajusté à Dieu, est guidé par Lui à travers des songes.

Ainsi Joseph, fiancé de ­Marie, à qui « un ange du Seigneur apparaît en songe » comprend qu’il ne doit pas répudier sa fiancée enceinte (Mt 1,20), puis est averti en songe que le danger est écarté et qu’il peut « rentrer d’Égypte en Galilée » (Mt 2,22).

C’est en rêve également que les trois rois mages découvrent les intentions criminelles du roi Hérode (Mt 2,12). Et après un rêve, la femme de Pilate conseille à son mari « pendant qu’il est au tribunal », de ne pas condamner « ce juste » (Mt 27,19). Après la résurrection du Christ, les songes et visions des apôtres leur apparaissent comme une action de l’Esprit Saint.

Ainsi, Pierre comprend, par un rêve, que Dieu fait bon accueil aux païens et qu’il peut donc accueillir et baptiser le centurion païen Corneille (Ac 10,17). De même, Paul qui, ayant vu un Macédonien en rêve, décide de « passer en Macédoine » (Ac 16,9).

Qui sont ceux qui reçoivent ces songes dans la Bible ?

Dans l’Ancien Testament, les sages et les prophètes étaient reconnus comme tels au fait qu’ils savaient interpréter les visions qui leur étaient rapportées. En écoutant discrètement le rêve d’un ennemi à propos d’« une galette d’orge qui roule et renverse une tente » (Jg 7,13), Gédéon est certain de la victoire des Hébreux sur les Madianites.

C’est aussi parce que Dieu leur parlait au travers de songes, que les prophètes se faisaient identifier par le peuple. « Lorsqu’il y aura parmi vous un prophète, c’est dans une vision que moi, l’Éternel, je me révélerai à lui, c’est dans un songe que je lui parlerai » (Nb 12,6). Par ses sombres visions de « quatre bêtes énormes » (Dn 7,2) puis d’« un bélier et d’un bouc » (Dn 8,3), Daniel comprend, avec l’aide de l’ange Gabriel, que ces visions annoncent les épreuves à venir pour le peuple d’Israël, alors sous le joug de l’empereur ­Darius.

Mais certains profitaient de la crédulité du peuple pour se prétendre prophètes à tort. D’où les mises en garde énoncées dans le code deutéronomique : « C’est Dieu que vous suivrez (…) ; si des faiseurs de songes prêchent la rébellion contre Dieu, il ne faut pas les écouter » (Dt 13,5). De même, le prophète ­Zacharie met en garde contre « les idoles qui prédisent la fausseté, les devins qui voient du mensonge et les songes qui débitent l’illusion » (Za 10,2). « J’ai entendu les prophètes qui prophétisent en mon nom le mensonge en disant :“J’ai eu un songe ! J’ai eu un songe !” Jusqu’à quand y aura-t-il des gens qui prophétisent le mensonge et annoncent l’imposture de leur cœur ? », s’insurge aussi Jérémie à propos de ces faux devins qui « s’ingénient à faire oublier Dieu au profit de Baal » (Jr 23,25) ou qui « égarent par leurs songes mensongers » (Jr 29,8).

Aujourd’hui, comment la psychanalyse comprend-elle ces songes dans la Bible ?

Certains peuvent facilement être interprétés selon la clé habituelle de la psychanalyse freudienne, à savoir comme « la réalisation d’un désir ou d’un souhait inconscient », selon la psychanalyste chrétienne Anne-Marie Saunal.

Ainsi peuvent se comprendre les deux songes du jeune Joseph, haï par ses onze demi-frères, qui raconte avoir vu dans son sommeil « onze gerbes des champs s’incliner devant (sa) gerbe » (Gn 37,5), puis « onze étoiles, le soleil et la lune se prosterner devant (lui) » (Gn 37,9). « Il s’agit là clairement de rêves de compensation narcissique », poursuit Anne-­Marie Saunal, en considérant que, pour Joseph, le soleil représente son père Jacob et la lune, sa belle-mère Léa.

En revanche, d’autres « rêves bibliques à contenu spirituel ou prophétique restent énigmatiques et ne peuvent être compris par la psychanalyse », souligne le psychanalyste Jacques Arènes. D’ailleurs, selon lui, si la psychanalyse s’est peu intéressée aux rêves bibliques, c’est sans doute parce que l’interprétation analytique se fait toujours dans un « tissage » entre le rêveur et l’interprète. Or, « dans la Bible, le rêveur n’est pas tellement partie prenante et se montre le plus souvent incapable de relier son rêve et son désir ».

Claire Lesegretain
La Croix- source http://www.seraphim-marc-elie.fr/2016/05/les-songes-dans-la-bible.html

ASCENSION

Ascension Giotto
Saint Augustin,
dans une homélie de l’Ascension,
le dit clairement :
« Pourquoi ne travaillons-nous pas,
nous aussi, sur la terre
de telle sorte que
par la foi, l’espérance et la charité,
grâce auxquelles nous nous relions à Lui,
nous reposions déjà maintenant
avec lui dans le ciel ?
Lui, alors qu’il est là-bas,
est aussi avec nous,
et nous, alors que nous sommes ici,
sommes aussi avec lui 
»

LA VIELLESSE- DENISE DESJARDINS

Adieu Denise...

Spécialiste de la tradition hindoue, disciple de Svâmi Prajnânpad, Denise Desjardins nous a quittés le 17 mars, à l’âge de 92 ans. Cette “conquérante spirituelle” aura travaillé toute sa vie sur son psychisme et sur celui de ses patients, comme elle nous le confiait il y a quatre ans dans cet émouvant témoignage sur la vieillesse. (psychologies mai 2016)

Vieillir 
« Vieillir, c’est dur... J’ai perdu de ma rapidité physique, et une certaine force ; j’ai appris à m’adapter aux temps de disponibilité et de faiblesse de mon corps. 
Certains exercices de tao me permettent d’uti-liser la pensée pour réveiller l’énergie : je n’en manque pas. J’en ai même plus qu’à certains moments de ma “jeunesse”, depuis que j’ai compris que moins on a d’émotions, plus on a d’énergie. » 

Transmettre 
« J’ai passé ma vie à travailler sur mon psychisme pour abolir les plus fortes de mes émotions. Je crois que développer son intériorité et sa capacité d’éveil demande du temps : ma longévité me permet de conduire mon travail intérieur jusqu’au bout. Je continue à recevoir des gens pour les aider à dénouer les nœuds du cœur, et ça m’intéresse toujours autant. J’ai beaucoup reçu, j’essaie de transmettre ce qui m’a été donné. »

Accepter 
« Depuis le début de ma vie, j’aspire à être centrée, stable et paisible, ce qui nécessite une grande détente et une grande acceptation : je m’efforce donc d’éliminer les complexités intérieures, les grosses émotions récurrentes, les petits désirs, pour approcher une sorte de vide qui n’a rien à voir avec le néant. Un sentiment d’unité, de profondeur et de vérité. J’ai eu une vie riche, mais aussi douloureuse. J’ai beaucoup pleuré; je crois que j’ai épuisé mon quota. Ça ne m’empêche pas d’avoir le cœur ouvert. Mais à la place des larmes sourd en moi une grande énergie. » 

(Psychologies n° 317, avril 2012). 

 Denise Desjardins est l’auteure de nombreux ouvrages, parmi lesquels Le Bonheur d ’être soi-même, Contre vents et années et Les Fleurs de l'âge, un recueil de poèmes dans lequel elle évoque les derniers mois de sa vie (tous édités par La Table ronde).

+++++++++++++++ SOURCE PHYTOSPIRITUALITE

ENTRER EN CONTACT AVEC LES DEFUNTS

« … Est-il vraiment possible que notre monde et l'autre monde communiquent ? Nous est-il possible d'avoir une relation et une communion réelle avec nos enfants, avec notre mari ou notre femme, qui non seulement sont morts, mais dont les chairs sont décomposées ? Cette communion existe, mes bien-aimés ! …
… Lorsque nous dirigeons notre pensée, nos prières, vers l'autre vie, les morts nous entendent, car la terre et le ciel forment une seule Eglise, un seul troupeau, une même famille.
Tout comme un enfant fait retentir ses cris dans une maison, et que ceux-ci parviennent jusqu'aux personnes présentes, en quelqu'endroit qu'elles se trouvent, de même dans notre famille, dans l'Eglise, ce que nous disons sur terre est perçu par ceux qui sont au ciel...
… Nous formons un seul Corps avec les morts. Nous sommes une seule Eglise avec le ciel.
Si l'un de nous sur terre éprouve le besoin de parler à une autre personne, de s'occuper de son prochain, comprenez-vous combien plus les morts ont-ils besoinn que nous communiquions avec eux ?
Ils nous supplient continuellement de penser à eux. Nos morts vivent, ils abaissent leur regard vers nous pour voir si nous les commémorons. Par conséquent, envoyons nos prières vers eux.
Faisons dire pour eux quarante Liturgies. Pour eux, célébrons des offices de commémoration. Faisons l'aumône en leur nom. Tous ces actes les aident réellement, et constituent notre propre communion avec l'autre monde, avec les anges et les saints. « Les anges ne sont-ils pas tous des esprits chargés d'un ministère, envoyés au service de ceux qui doivent recevoir l'héritage du salut ? » (Hébreux 1,14)
Quand nous faisons mémoire des défunts, ils se réjouissent, ils espèrent, ils progressent sans interruption vers le Second Avènement. Ceux d'entre eux qui ne s'opposent pas à Dieu, qui ne le rejettent pas, s'approchent de plus en plus de Lui et, dans leur joie, ils nous envoient sans cesse des messages pour que nous continuions à les commémorer.
Si vous saviez quelle reconnaissance est la leur et comment ils nous l'expriment ! …
… Les défunts regardent vers nous pour voir si nous nous souvenons d'eux dans nos prières. Ils ont besoin de nous, car ils sont désormais sans corps. Lorsqu'ils revêtiront de nouveau leur corps, ils pourront adresser eux-mêmes à Dieu des prières instantes...
… Quand nous communiquons avec le ciel par ce moyen, nous voyons s'accomplir devant nous des miracles, des guérisons, des visions, des apparitions de saints descendus vers nous. Tous les saints nous aident, tous les saints se penchent sur nous, tous les saints s'unissent à nos désirs !
Et les morts – comme nous disons, nous, mais qui sont en réalité vivants – se réjouissent en voyant quelle communion est la nôtre avec l'autre vie...
… Un jour, tandis qu'il lisait de nombreux noms, un moine-prêtre s'est posé les questions suivantes : '' Est-ce que ceux dont nous faisons mémoire sont sauvés ? Est-ce qu'ils sentent quelque chose ? Est-ce que le ciel comprend que, maintenant, je prie pour ceux qui ont quitté cette terre ? Est-ce que les morts sont aidés par mes prières ? ''
Fatigué comme il l'était, il s'est accoudé à sa stalle. Il a fermé les yeux et, entre sommeil et veille, mais dans un état de vigilance spirituelle assortie du labeur de la chair, il a élevé le regard de son cœur vers les cieux, et que voit-il ?
La multitude des esprits des défunts ! Et avec eux les saints et les anges ! Devant le trône du Christ, se tenait la Très-Sainte Mère de Dieu revêtue d'une parure resplendissante. Son visage était lumière. Elle regardait le Christ et Lui montrait les esprits défunts en disant : '' Mon Fils et mon Dieu, j'intercède personnellement pour chacun d'eux. Accueille les voix de Ta sainte Eglise.
'' Alors le moine entendit tous les morts chanter : '' Réjouis-toi, Vierge pleine de grâce, le Seigneur est avec toi ; tu es bénie entre toutes les femmes, et béni est le Fruit de ton sein, car tu as enfanté le Sauveur de nos âmes. '' Non seulement tu as mis au monde notre Sauveur – le Christ – mais tu intercèdes jour et nuit pour nous ! Leurs voix devenaient '' comme la voix des grandes eaux '' (Apocalypse 1,15 ; 14,2).
Leurs voix étaient portés par les ailes des anges et se dispersaient partout dans le ciel et sur toute la terre. Au lieu de tambours et d'instruments, les anges frappaient leurs ailes et reprenaient : '' Car tu as enfanté le Sauveur de nos âmes '' !.. . »
Archimandrite Aimilianos * Catéchèses et discours * Le culte divin, attente et vision de Dieu * La communion des deux mondes * Editions Ormylia * 2004

jeudi 5 mai 2016

ASCENSION- POURQUOI DANS LES CIEUX?

Ascension- GIOTTO
Dieu au sommet de l'univers
Dans cette représentation, Dieu est au sommet de l'univers, bien sûr. En bas, ce sont les puissances du mal et de la mort. C'est ainsi. Mais on peut dès lors relire un des grands textes du Nouveau Testament parlant du Christ, une hymne très ancienne, antérieure même à la lettre de saint Paul dans laquelle elle s'inscrit. Elle vient sous la plume de Paul comme l'illustration ou l'éclairage le plus spontané (cf. ci-dessous sa première phrase). On appelle souvent ce texte Hymne aux Philippiens :
"Ayez entre vous les dispositions que l'on doit avoir dans le Christ Jésus : lui qui était dans la condition de Dieu, il n'a pas jugé bon de revendiquer son droit d'être traité à l'égal de Dieu ; mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur. Devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement, il s'est abaissé lui-même, en devenant obéissant jusqu'à mourir, et à mourir sur une croix. C'est pourquoi Dieu l'a élevé au-dessus de tout ; il lui a conféré le Nom qui surpasse tous les noms, afin qu'au Nom de Jésus, aux cieux, sur terre et dans l'abîme, tout être vivant tombe à genoux, et que toute langue proclame : "Jésus Christ est le Seigneur", pour la gloire de Dieu le Père" (Philippiens 2, 5-11).
Source- CROIRE- BAYARD

mercredi 4 mai 2016

LA VRAIE CONFIANCE



L’an passé, je marchais lors d’un pèlerinage avec un ami. Il avait fondé, avec sa femme, un foyer heureux avec, autour, une flopée d’enfants.
Je le savais toutefois mis à l’épreuve par sa reconversion professionnelle, notamment par la vente de sa maison, urgente puisqu’elle compenserait sa baisse de revenus. Cela faisait deux ans que l’annonce avait paru et son nouvel emploi l’attendait à l’autre bout de la France…
Quand, en pleine montée, je lui demandais s’il marchait pour une intention particulière, je fus donc surpris de sa réponse : « Pour dire merci. » Soufflé, ou essoufflé, je m’arrêtais. Se retournant, il précisa : « Merci d’avance. »
Expliquée, la chose paraissait (presque) logique : au départ, il avait prévu de faire ce pèlerinage pour remercier saint Joseph de la vente de cette maison. Dans sa confiance, il ne s’était pas douté que, le pèlerinage venu, elle lui resterait sur les bras. Du coup, il marchait pour dire « merci d’avance ».
À la réflexion, ce « merci d’avance » m’apparaît comme le centre de notre vie chrétienne, tendue entre le déjà et le pas encore. Par le « tout est accompli » de la Croix, le chrétien se sait déjà sauvé. Mais, l’ayant compris, sa mission ne fait que commencer : il doit encore vivre de ce salut et l’annoncer. Tout quiétisme lui est interdit.
Alors oui : « merci », puisque par le Christ nous avons un pied, déjà, dans l’éternité. Mais c’est « d’avance » : la foi, lit-on dans la Lettre aux Hébreux, « est la ferme assurance des choses qu’on ne possède qu’en espérance ».
N’est-ce pas là, toutefois, une « formule d’impolitesse » ? Dire à quelqu’un « merci d’avance », c’est une façon de le contraindre à notre requête.
Mais au fond, peu importe : saint Philippe Néri nous invitait à « forcer Dieu » par nos prières. Et la maison fut vendue dans l’année.

Martin Steffens
La Croix

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