dimanche 31 juillet 2016

DES GOUTELETTES DE L'AMOUR DE DIEU

« Toutes ces choses qui nous environnent sont des gouttelettes de l'amour de Dieu. »
Réjouissez-vous de toutes les choses qui vous entourent.
Tout nous enseigne Dieu, tout nous mène à Dieu.
Êtres animés et inanimés, végétaux et animaux, animaux comme oiseaux, les montagnes comme la mer, le coucher du soleil autant que le ciel constellé.
Ce sont les petits amours par l'intermédiaire desquels nous parvenons à ce grand Amour qu'est le Christ.
Les fleurs, par exemple, ont une grâce particulière : elles nous enseignent, par leur parfum, par leur magnificence.
Elles nous parlent de l'amour de Dieu.
Elles répandent leur senteur, leur beauté, sur les pécheurs comme sur les justes.
Pour devenir chrétien, on doit avoir une âme de poète, on doit se faire poète.
Des âmes « grossières », le Christ n'en veut pas à Ses côtés.
Le chrétien, ne serait-ce que par le seul fait d'aimer, est poète.
Il est dans la poésie.
L'amour ce sont des âmes de poète qui en font leur acquis propre, qui le placent dans leur cœur, l'embrassent, le ressentent profondément.
Sachez « exploiter » les instants de beauté.
Les beaux moments prédisposent l'âme à la prière. Ils la rendent délicate, noble, poétique. Levez-vous de grand matin.
Allez voir le roi soleil s'élever en sa pourpre au-dessus de la mer.
Quand un beau paysage, une petite chapelle, quelque chose de beau vous inspire de l'enthousiasme, n'en restez pas là.
Allez donc au-delà de l'objet lui-même : pour tout ce qui est beau, avancez dans la glorification, afin de vivre le seul Beau.
Tout est saint, et la mer, et le bain de mer, et la nourriture. 
De tout, tirez de la joie.
Tout nous enrichit, tout nous mène au grand Amour, tout nous conduit au Christ !

Saint PORPHYRE (1906-1991)

dimanche 24 juillet 2016

S'EMERVEILLER... DEVANT LE MYSTERE

L'ÉMERVEILLEMENT
Et si l'émerveillement était prière ?
Un papillon dans le vent : merveille.
Un coucher de soleil sur les lointaines collines : merveille.
Une nuit étoilée : merveille.
La mer s'effondrant sur la plage : merveille.
Le sourire du nouveau-né : merveille.
Ta présence remplit toute la création
Si mes yeux peuvent voir.
Chaque moment m'interpelle : regarde au-delà.
Au-delà du visible, à l'invisible,
Des connaissances, à l'inconnu,
Des créatures, à l'Incréé,
Du temps qui passe, à l'Éternel,
Du fini, à l'Infini.
Là, dans le vide du dépouillement complet,
Nu je me présente devant toi,
Toi qui m'as façonné à ton image,
De ta bonté et ton amour.
Je n'ai rien, je ne suis rien,
Qui n'est pas de toi :
Alors que puis-je t'offrir,
Quelle offrande est digne de toi ?
Oserai-je t'offrir mon émerveillement :
Que tu es, que tu es ce que tu es,
Que tu me vois, que tu m'aimes,
Que tu m'appelles à toi.
Ceci est ma prière, ô mon Seigneur,
Mon Dieu, mon Créateur, mon Tout.

Toi qui tiras toutes choses du néant et par ton Verbe les créas,
par ton Esprit tu les mènes à leur perfection :
Maître tout-puissant, rends-moi ferme en ton amour.
Mardi à Matines du 3e ton, Paraclitique ou Grand Octoèque, 
 Diaconie apostolique, 1995 (p. 225A).

samedi 23 juillet 2016

LE MONDE ECONOMIQUE

Le monde économique et financier a instauré une société dans laquelle les inégalités criantes sont considérées comme « naturelles ». Récemment des « experts » trouvaient abusif le salaire d’un PDG américain s’élevant à 150 millions de dollars, mais qu’à part ces quelques cas tout allait bien. Il fallait bien récompenser les performances. Monsieur Ghosn mérite son salaire si Renault se porte bien… ! Et on oublie que les ouvriers, jusqu’aux balayeurs, sont partie prenante des résultats. Mais ils ne comptent pas. Il est « bien évident » que ce sont les hauts dirigeants qui comptent, et si on ne les récompense pas ils partiront, ce sera notre malheur.
Ces évidences manifestent un mépris du travail de tous, un mépris des conditions de vie des plus pauvres. 90 % de la population est priée de « s’adapter ». On détricote le droit du travail, ceux qui y sont attachés sont « ringards » et « n’ont rien compris au monde moderne ». La question n’est pas de savoir s’il faut rénover, rediscuter, moderniser, là-dessus justement le débat politique serait nécessaire. La question est de passer sous les fourches caudines des puissants, ceux qui s’opposent sont des has been. Il faut accepter la précarité qui, comme l’expliquait un dirigeant, est dans la nature de l’homme. Comme si la précarité d’un Rmiste était comparable à celle d’un dirigeant ! Ce discours auto-satisfait qui coule à longueur de journées est le plus bel exemple du mépris dans lequel est pris l’ensemble du peuple.
Comment ne pas être en colère, dans un tel monde ? Comment rester civilisé, civil dans les relations ? Le peuple courbera-t-il toujours son échine devant ceux qui le dominent ? Il est vrai que la modernisation des forces de Police et de l’Armée protège nos dirigeants, mais cela va-t-il durer ? Ce sont des aveugles volontaires, mais des aveugles tout de même, qui nient la réalité. On dit qu’ils sont coupés du monde, il semble surtout qu’ils ignorent son existence. Et leur attitude exacerbe les tensions, 

jeudi 14 juillet 2016

NOS IDOLES- ALEXANDRE JOLLIEN


Mille et un chemins conduisent aux petits et grands esclavages quotidiens. Un péril sous-estimé et, cependant, des plus pernicieux se cache derrière l'idolâtrie. Le mot sonne comme désuet et d'un temps reculé. Pourtant, plus d'un tombe encore dans le panneau. L'un vénérera sa voiture, l'autre, telle vedette de cinéma. Celui-ci adorera une caricature d'un Tout-Puissant conçu par lui de toutes pièces. Bref, il n'est pas inutile de se demander, très simplement, devant quoi je suis enclin à plier le genou. Quelles fausses divinités peuplent le ciel de ma vie et m'empêchent d'embrasser l'existence sans perdre ma liberté devant quiconque, Père céleste, femme, homme ou objet ?

Le mot « idolâtrie » vient du grec eidôlo-latri: culte des images. Idolâtrer, c'est aussi réduire Dieu, refuser sa transcendance. Le Très-Haut est toujours plus haut que nos représentations et très loin de nos préjugés. Mais une société comme un individu peuvent inventer leurs dieux et rendre des cultes singuliers aux dernières idoles à la mode. Le sexe, l'argent, le pouvoir, le bien-être à tout prix, tels sont sans doute les autels qui accueillent pas mal de fidèles à leurs grands-messes. Il faut un certain courage pour s'en détourner, tranquillement. Le confort d'une existence bien rangée et sans problèmes, les sous, le plaisir, la réussite sociale, voilà qui risque aussi de devenir plus important que la vie, que l'essentiel !

Plus profondément, les faux dieux qui nous asservissent et nous aliènent sont sans conteste les convictions, les doctrines, les croyances auxquelles je m'accroche sans lâcher. Un manque d'humilité pousse très souvent à se prosterner devant le moi, à vouer un culte à ses propres idées en rejetant par là ce que je suis de grand sous ce fatras d'étiquettes et d'images vieillies.

IL ARRIVE UN TEMPS....

Il arrive un temps...

Il arrive un temps dans la vie où on apprend
la différence entre tenir la main de l'autre
et l'enchaîner à soi.
Un temps où on apprend que l'amour
ne signifie pas se soulager de tout soucis sur l'autre.
Et que la compagnie n'est pas toujours
une garantie contre la solitude.
Un temps où on apprend que les baisers
ne sont que des cadeaux
ne sont pas des promesses.
Il arrive un temps dans la vie où on apprend
à accepter ses échecs en gardant la tête haute
et les yeux ouvert,
où on apprend à bâtir notre vie dans l'instant présent
parce qu'on ignore si on sera toujours là demain.
Il arrive un temps dans la vie où on apprend
que même le soleil brûle si on abuse.
Il arrive un temps dans la vie où on apprend...
La souffrance, la peine, l’absence,
Mais où on apprend qu'on a en soi
la force d'y faire face.
Il arrive un temps dans la vie où on découvre...
ce que l'on vaut vraiment...
Et on continue d’apprendre...
Avec chaque abandon, chaque perte,
chaque départ, on apprend.
Alors travaillons à décorer notre jardin intérieur,
au lieu d'attendre que quelqu'un nous offre des fleurs.

Inspiré d’un texte de Veronica A.Shoffstall

Source-  spinescent.blogspot.be

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LA VIE INTERIEURE


La vie intérieure est une succession de morts et de renaissances, de vides et de plénitudes.
Après le vide où l'on meurt à une façon d'être, on renaît à une autre.
Voici laquelle : dans cette vie nouvelle, la personne ne vit plus par elle-même, mais le divin vit à travers elle.
Cela n'est pas vu des autres, mais sa vie intérieure est toute différente.
Elle ne fait plus rien, mais Dieu fait à travers elle, car elle est vide, disponible, ouverte aux impulsions de la grâce, de sorte que
"Dieu ne trouvant plus d'entre-deux ni de milieu entre soi et elle... elle se va plonger tout soi-même dans le sein de cette mer d'amour, créée à la vérité, mais pourtant qui n'a point d'autres limites que celles de l'infinie bonté de Dieu...
Cette créature est engloutie et abîmée par l'amour infini et incompréhensible de son Dieu dans le sein de la divinité, qui est le principe et le centre de tout être créé, et où les esprits bienheureux et vraiment amoureux recoulent, reposent et sont unis par le lien d'une charité admirable."
Mais cela ne revient pas à dire que cette personne soit merveilleuse et parfaite aux yeux des autres : "Ce n'est pas à dire que tout ce qu'on fait [dans cet état] soit toujours bien trouvé de tout le monde : au contraire, il s'en trouvera toujours plus qui trouvent à redire dans les façons de faire de ceux que Dieu tient dans cet état, qu'il ne s'en trouvera qui les approuvent."
David Dubois citant
le carme Maur, Sanctuaire de la divine sapience, p. 125
source- blog de seraphim

mardi 12 juillet 2016

TRANSHUMANISME- L'ERE DU ROBOT

Le « surhomme » sans cœur
Le problème est dans l’idéologie ou, pour mieux dire, la nullité idéologique, l’absence de philosophie véritable dans laquelle se développe cette utopie. Le transhumaniste (désormais le T.) ne voit d’autre sens à la vie humaine que sa prolongation aussi longue que possible : deux siècles ? trois siècles ? mille ans ? et après ? Eh ! bien une connexion entre un ordinateur et cet autre ordinateur naturel qu’est le cerveau humain devrait permettre de transférer un esprit humain sur un robot, ce qui  donnerait à Homo non l’ »immortalité » mais une sorte d’ « a-mortalité » .
Le T., s’il en a entendu parler, tient pour une vieille baliverne la « vie éternelle » promise par le Christianisme, dont bien des expériences mystiques confirment pourtant la vérité de foi. Du passé, il fait table rase. Confiant dans sa seule technique, il ne pense qu’à l’avenir merveilleux d’un Nouvel Âge. Il ne se demande pas ce qu’Homo pourra bien faire pendant cette longue durée, pourvu qu’il vive dans le « bien-être ». 

lundi 11 juillet 2016

BELLE PENSEE D'EINSTEIN


SE DIRE ADIEU- MARIE DE HENNEZEL


Sans doute la meilleure manière d’être consiste-t-elle à être présent à ce que l’autre vit et à l’écouter. Le laisser parler de ce qui se passe en lui. S’il est animé par un faux espoir, se dire qu'il a besoin de cela pour avancer. Respecter, mais ne pas alimenter ce qui nous paraît illusoire. Je me souviens d’une patiente en phase terminale d’un cancer qui ne cessait de parler du jour où elle irait mieux et des rêves qu’elle faisait pour son rétablissement. J’avais conseillé aux proches de lui dire qu’ils étaient heureux de la voir ainsi pleine d’énergie et si vivante. Ce n’est pas mentir que de soutenir la pulsion de vie de celui qui, pourtant, est aux portes de la mort. Et puis, un soir, elle s’est mise à pleurer. Son mari était près d’elle. Elle lui a dit qu’elle était foutue. Il ne l’a pas contredite. Il l’a prise dans ses bras, et lui a dit qu’il l’aimait. C’était bien. C’était suffisant. Le fait de manifester son amour et sa présence l’a infiniment mieux rassurée que s’il lui avait dit : « Qu’est-ce que tu racontes? » 

Il arrive que la personne gravement malade demande combien de temps il lui reste à vivre. Personne ne peut répondre à une telle question, car le mystère des corps est entier. Mais on peut dire : « Ton état est grave, mais le temps qui te reste à vivre t’appartient. Qu’est-ce qui est important pour toi pour le temps qu’il te reste? » 

Parfois, la personne peut demander qu’on mette fin à sa vie. C’est une demande qu’il faut écouter. Ce qui ne veut pas dire qu’il faille accéder à la demande, car celle-ci masque la plupart du temps une souffrance insuffisamment soulagée, ou bien une question existentielle: est-ce que ma maladie ou mon agonie ne sont pas trop lourdes à porter pour vous, qui m’accompagnez? Tant de personnes gravement malades ont le souci de ne pas peser trop lourd sur leurs proches. Aider dans ce cas, c'est savoir dire à l’autre tout ce que cet accompagnement nous apporte, sur le plan affectif, sur le plan personnel. 

LA PRÉSENCE EST TOUT CE QUE NOUS POUVONS DONNER

NOUS RELIER A L'AME... MARIE DE HENNEZEL

Nous relier à l’âme
L’âme ! Voilà un mot que l’on n’osait plus prononcer, tant il avait perdu son sens profond et universel au profit de sa seule signification religieuse. Or, l’âme est liée au cœur et à l’intuition. C’est quelque chose d’intime, de secret, de sensible. C’est l’interface entre mon identité dans ce qu’elle a d’unique et le monde autour de moi. « L’âme est pour moi cette larme qui coule de mes yeux. Et ce sont les yeux de l’humanité tout entière », écrivait Stéphane Hessel, nous rappelant que l’âme diffère de l’esprit par l’émotion qui l’habite. 
Une émotion qui permet la communion affective avec les autres, la nature, les animaux, ces êtres doués de sensibilité, et même avec les objets ou les lieux, porteurs eux aussi de l’émotion que nous leur prêtons. 
Ne dit-on pas qu’un lieu a une âme ? Une vibration, une résonance ?


Marie de Hennezel 
(source : Psychologie magazine)

QUI DEMANDE RECOIT...

ARCABAS
Qui peut acheter le soleil ou vendre l’air ? Ainsi Dieu,
 dans le Christ, n’exige aucun prix pour nous conférer 
 sa justice, sa résurrection, et son héritage dans la 
 gloire.
« Qui demande reçoit ; qui cherche trouve ; et à qui 
   frappe on ouvrira »
 (Lc 11,10). 
 Bien plus, lui-même nous précède et frappe à notre
 porte : « Voici que je me tiens à la porte et je frappe ; si
 quelqu’un entend ma voix et ouvre la porte, j’entrerai 
 chez lui
 pour souper, moi près de lui et lui près de moi » 
(Ap 3,20).

mardi 5 juillet 2016

LE CHRIST ET DIEU MUET

Giotto- détail
Après, plus rien- l’arrachement du souffle, l’énergie qui déserte ce qui n’est plus que chair pourrissante. Cette dernière flambée de la parole fait du Christ mieux qu’un ange : notre frère angoissé et fragile ; « Mon dieu,  mon dieu pourquoi m’as-tu abandonné ? » Ce cri qui s’en va exploser contre la gueule de marbre d’un Dieu muet, fait de celui qui le jette notre intime, le plus proche d’entre les proches : nous –mêmes quand la confiance s’en va de nous comme le sang par une veine coupée et que nous continuons à parler amoureusement à ce qui nous tue.
Il faut que le noir s’accentue pour que la première étoile apparaisse.

Christian Bobin - "L'homme joie"

Exercices spirituels

dimanche 3 juillet 2016

LES RELIGIONS- UTILITE

Qui suis-je ? Pourquoi la vie ? Pourquoi vivre ? Pourquoi donner la vie ? Pourquoi la souffrance, la mort ? Comment regarder l’autre, le différent, le pauvre, l’étranger, le malade, le handicapé, l’enfant, le vieillard, les diverses cultures, le respect, l’engagement ? Quel rapport à l’argent, au profit, à la réussite, au pouvoir, au bien commun, au service des plus pauvres ?
Les religions portent et transmettent un certain réservoir de sens indispensable à la vie humaine. On peut penser qu’aujourd’hui un certain nombre de jeunes ou de moins jeunes n’ont rien sur quoi s’appuyer et sont très malléables à des influences nocives, destructrices et pourtant valorisantes à leurs yeux. Je pense que si la République peut et doit transmettre les valeurs contenues dans la devise de notre pays : Liberté, égalité, fraternité, il n’en demeure pas moins que beaucoup de Français sont croyants et trouvent dans leur foi religieuse un élan pour leur vie personnelle, leur vie familiale, leur vie sociale, leur vision de la vie en société et que cela est une richesse pour la vie de notre pays.

Extrait Garrigues et sentiers

CHRISTIAN BOBIN- AIMER ?

« Aimer
Faire sans cesse l'effort de penser
à qui est devant toi,
lui porter une attention réelle, soutenue,
ne pas oublier une seconde
que celui ou celle avec qui tu parles vient d'ailleurs,
que ses goûts, ses pensées et ses gestes
ont été façonnés par une longue histoire,
peuplée de beaucoup de choses et
d'autres gens que tu ne connaîtras jamais.

Te rappeler sans arrêt que celui ou celle
que tu regardes ne te doit rien,
ce n’est pas une partie de ton monde,
il n’y a personne dans ton monde, pas même toi.

Cet exercice mental
- qui mobilise la pensée et aussi l’imagination –
Est un peu austère, mais il te conduit
à la plus grande jouissance qui soit :
aimer celui ou celle qui est devant toi,
l'aimer d'être ce qu'il est, une énigme.
Et non pas d'être ce que tu crois,
ce que tu crains, ce que tu espères,
ce que tu attends, ce que tu cherches,
ce que tu 
"


Les hommes tiennent le monde. 
 Les mères tiennent l’éternel qui tient le monde et les hommes. 

Christian Bobin




POESIE- YVES BONNEFOY

Écoute-moi revivre dans ces forêts
sous les frondaisons de mémoire
où je passe verte,
sourire calciné d’anciennes plantes sur la terre,
race charbonneuse du jour.
Écoute-moi revivre, je te conduis
au jardin de présence,
l’abandonné du soir et que des ombres couvrent,
l’habitable pour toi dans le nouvel amour.
Hier régnant désert, j’étais feuille sauvage
et libre de mourir,
mais le temps mûrissait, plainte noire des combes,
la blessure de l’eau dans les pierres du jour.

Yves Bonnefoy,
extrait de Hier régnant désert, Mercure de France, 1958 

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