mercredi 21 juillet 2010

L'HONNÊTE HOMME


Il a pour toute sa compagnie un regard attentif ; il est doux envers le timide, aimable envers le réservé, et bienveillant envers l’écervelé ; il sait se rappeler à qui il parle, se garde d’allusions inopportunes ou des sujets qui pourraient irriter ; il tient rarement le premier rôle dans la conversation, et n’est jamais ennuyeux. Il tient pour légères les faveurs qu’il fait, et semble recevoir alors qu’il donne. Il ne parle de lui que lorsqu’il y est contraint, ne se défend jamais par une simple réplique, ne prête pas l’oreille aux médisances ou aux racontars, il est scrupuleux au moment d’imputer des intentions à ceux qui lui font obstacle, et donne à toute chose l’interprétation la plus favorable. Il n’est jamais mesquin ou petit dans ses disputes, ne profite pas d’avantages déloyaux, ne confond pas les attaques personnelles ou les paroles tranchantes avec des arguments, ni n’insinue le mal qu’il n’ose énoncer clairement.

http://lescalier.wordpress.com/anthologie/le-veritable-honnete-homme/-John Henry Newman-
"L'idée d'Université"huitième discours-extrait.

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