lundi 23 juillet 2012

MAURICE BELLET-EXTRAIT DE LA DIVINE DOUCEUR

L’Épreuve



« Ô vous, dont j’étais, dont je suis, les écartés, les allongés, les promis à la mort, les sans force et sans pouvoir – à tout être humain vivant, il est permis d’être le sel de la terre.
Il lui suffit d’aimer, autant qu’il peut, la divine douceur. Il lui suffit, dans l’océan de trouble et de douleur, d’une goutte de cette eau pure.
Alors, à la mesure même de son abîme, fût-ce le désespoir et la folie, sa vie humaine s’élève à la vie divine, qui est la vie humaine enfin libre de l’horreur et du démoniaque – libre en sa source et son principe.
Alors, tout humain peut ouvrir la bouche, pour nourrir sa grande faim et donner sa parole au monde.
Car tel est le mot de la divine douceur, le premier et le dernier, elle ne dit rien d’autre : il n’y a pas de bouche inutile. »


Maurice Bellet (septembre 1987)
L’Épreuve ou Le tout petit livre de la divine douceur
Éd. Desclée de Brouwer

Aucun commentaire:

Membres

Archives du blog