jeudi 6 décembre 2012

SI JE DIS CREDO- MAURICE BELLET

SI JE DIS CREDO


Le Credo, repris et récité par les chrétiens depuis les premiers temps de l’Église, est souvent présenté comme un résumé de la foi chrétienne. Mais de manière étonnante, il ne mentionne pas la Bible, ne dit rien de l’Eucharistie et des sacrements ; il n’y est même pas question d’amour – pourtant si central en christianisme.

Comment alors, s’interroge Maurice Bellet, entrer dans ce texte dont les formulations qui sous bien des aspects renvoient à un monde qui, à bien des égards, n’est plus le nôtre, « un monde d’avant les grandes découvertes scientifiques, avec le ciel au-dessus et l’enfer au-dessous d’une terre centre du monde ; un monde d’avant le mouvement démocratique où la liberté de pensée paraît meurtrie par l’obéissance… » ?

Le questionnement du psychanalyste, théologien et philosophe est résolument critique. Au meilleur sens du terme. Il cherche non pas à « démolir » mais à comprendre le « Je crois en Dieu » de l’intérieur de la foi, « pour faire la vérité de ce qui se tient là » , jusqu’à reprendre ce que la raison avait pu vouloir confisquer, quitte à ébranler « bien des “certitudes” de l’homme moderne » . Le texte de la confession de foi, souligne-t-il, est en effet toujours précédé par quelque chose d’autre : il est une réponse à la parole qui annonce et enseigne Jésus-Christ.

Sa place dans la liturgie eucharistique est d’ailleurs significative : la récitation du Credo suit la proclamation de l’Évangile. « Réciter le Credo, c’est répondre à une parole qui m’est adressée. » « Le Credo, conclut Maurice Bellet, n’est plus le “catalogue d’articles de foi” auquel le croyant doit apposer sa signature, il est l’éventail, l’explosion de questions majeures qui se posent à l’être humain, quand il est confronté à ce qui s’annonce en notre temps présent. » Affrontant article par article les difficultés du texte à l’aune des défis et des interrogations de notre époque, il cherche à faire « entendre à neuf ce qui se dit là et qui ébranle tout », et à dévoiler la vie et la dynamique de l’Évangile qui y sont exprimées de manière synthétique.

Bayard éd. août 2012,., 14,25 €

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