dimanche 24 février 2013

LE CAREME CHRETIEN- LETTRE DE BETHANIE 1OO



DUCCIO-SIENA-LES TENTATIONS
En ce début de carême, le jeûne pose la décision du retournement à la racine de la liberté. Il réoriente tout l’être dans l’expérience d’une faim durable comme folie d’amour pour Dieu et non comme appel à une satisfaction biologique immédiate. Endurer la faim, sans manger, signifie d’abord que l’homme ne dépend pas de la nourriture, qu’il n’est plus victime du mensonge universel dont la société entière a fait sa vision, car elle ne survit plus que par la « consommation », et que, finalement la faim est un état spirituel. En lui on découvre ce que Satan veut nous cacher depuis toujours, à savoir que nous dépendons totalement de Dieu et de Dieu seul !
C’est le jeûne et la prière conjoints qui nous arrachent à la tentation démoniaque et nous incorporent à l’expérience du Christ pour nous entraîner dans un processus de libération avec Lui et en Lui. Ce jeûne en Christ est donc véritablement ontologique, il s’enracine à la fois dans l’intention créatrice des origines paradisiaques et dans l’acte rédempteur du Christ, dont le jeûne des quarante jours culmine dans la croix et la résurrection. Le jeûne priant est une participation intime à la Pâque du Christ.
Par le jeûne nous entrons dans l’expérience du dépouillement infini du Christ, son anéantissement, et là, nous prenons immédiatement conscience de la maladie dont nous avons le plus besoin d’être sauvé : notre complicité avec nous-mêmes. Nous sommes possédés par notre moi ; notre perpétuel tourment, notre vraie misère, où s’originent toutes les autres, se trouve là et nulle part ailleurs. C’est le mal radical qui corrompt en nous tout ce qui est possible sur le plan spirituel, la source de tous les désastres, de tous les malheurs, personnels et universels.

Le sentiment du « m’as-tu-vu » nous accompagne à tout moment, comme l’ombre en plein soleil, disent les Pères du Désert. Besoin maladif d’être reconnu qui, à l’absence de Dieu, substitue la présence d’un moi obsédé de lui-même, une « autolâtrie ». Il s’agit d’une disposition intérieure, une inauthenticité fondamentale, issue de notre rupture avec Dieu, qui consiste à traiter le moi en réalité absolue et centrale, à y rapporter toutes choses. L’homme, ne se recevant plus de Dieu, devient un « double luciférien » ; pour exister, il oblige le monde et les autres à tourner autour de lui…Dans cette volonté farouche à l’indépendance est l’origine de toutes nos passions.

www.seraphim.over-blog.com   -extrait

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