Après t’avoir aperçu
comme Celui qui est « un plus que moi-même »,
fais, mon heure étant venue,
que je te reconnaissance sous les espèces de chaque
puissance – étrangère ou ennemie-
qui semblera vouloir me détruire ou me supplanter.
Lorsque sur mon corps – et bien plus sur mon esprit-
commencera à marquer l’usure de l’âge
quand fondra sur moi du dehors
-ou naîtra en moi du dedans -
le mal qui amoindrit ou emporte;
à la minute douloureuse où je prendrai tout à coup
conscience que je suis malade ou que je deviens vieux;
à ce moment dernier, surtout,
où je sentirai que je m’échappe à moi-même,
absolument passif aux mains des grandes forces
inconnues qui m’ont formé;
à toutes ces heures sombres,
donne-moi de comprendre que c’est Toi
- pourvu que ma foi sois assez forte -
qui écarte douloureusement les fibres de mon être
Teihard de Chardin
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