Mort de Lazare-Van Gogh
Nous interprétons souvent notre existence avec des « si ». « Si » j’étais né dans une autre famille je ne serais pas là où je me trouve maintenant. « Si » j’avais été davantage soutenu dans mon travail j’aurais réussi au lieu de sombrer dans
l’échec. « Si » j’avais eu un autre curé j’aurais fait des progrès spirituels. Si, si, si…
Avec cette mentalité, nous risquons fort de ressasser des pensées négatives et
paralysantes au point de nous considérer comme des victimes qui attendent
passivement leur revanche.
Nos « si » conditionnels nous rappellent des « si » de l’Évangile. Dans l’Évangile
de la résurrection de Lazare, Marthe et Marie s’adressent à leur ami avec des
« si » : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. » Jésus y
répond non pas avec un « si » géographique mais avec le « si » de la foi : « Ne t’ai-
je pas dit que si tu crois tu verras la gloire de Dieu ? »
En réalité, les grandes œuvres s’accomplissent dans la contradiction. Saint
François d’Assise a composé son Cantique des créatures alors qu’il était devenu
aveugle. Beethoven, devenu sourd, a créé sa Neuvième Symphonie. Saint Jean
de la Croix, enfermé dans la prison d’un carmel, a laissé jaillir de son âme de
sublimes enseignements sur l’union mystique avec Dieu.
lien : CARÊME DANS LA VILLE 2014
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