samedi 5 mai 2012

ALEXANDRE JOLLIEN- LA SOUFFRANCE

« Rien ne contredit plus l'algodicée que la résignation béate des fatalistes qui, devant la souffrance des autres, se voilent les yeux et ne font rien, de ceux qui, condamnant des victimes, ont tôt fait de les taxer d'incapables et oublient que la souffrance pèse, alourdit, engourdit. Trop souvent elle anéantit. A quoi bon jeter l'opprobre sur celui qui baisse les bras ? Avant d'accuser la victime et prétendre qu'elle se complaît dans sa souffrance, peut-être convient-il de s'assurer si ce que l'on qualifiait de complaisance ne relève pas, en ultime analyse, d'un désespoir abyssal. Prisonnier de la douleur, on perd aisément l'espérance et la force requise. Et chacun peut sombrer du jour au lendemain ».
Alexandre  Jollien

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