dimanche 21 août 2016

PRIERE - ASIE

Les courants des ténèbres sont puissants et l'immobilité des eaux de la pureté est profonde. La rivière de l'illusion est difficile à traverser.
Sous le mouvement incessant des vagues des naissances et des morts, même les bastions des cieux plus élevés s'écroulent et les rocs de l'univers se fracassent.
L'effroyable déluge de l'illusion ne s'est pas encore calmé. Qui peut le traverser?
Ceux qui ont plongé dans cette rivière et qui ont tenté de la franchir en s'aidant des bras de leur set intelligence se sont perdus.
Certains ont été aspirés par leur propre fierté dans le lac profond de connaissance.
D'autres qui se sont embarqués sur le radeau des Védas, lestés des pierres de l'égoïsme, ont été engloutis par le poisson de l'engouement.
D'autres encore, drapés des vigueurs de la jeunesse, recherchant le soutien du dieu de l'amour, ont été dévorés par le crocodile de la sensualité.
Enfin, pris dans les filets de la confusion, emportés par le courant de la vieillesse et ballottés de tout côtés.
Ils ont été précipités contre les rochers de la désolation.
Pris dans les tourbillons de la colère, ils étaient attaqués par les vautours de l'infortune chaque fois qu'ils refaisaient surface.
Sombrant dans la boue du chagrin, ils se sont enlisés dans les sables de la mort.
À ce point, ils pouvaient même plus compter sur leur désir de vivre.
Certains, portant en ceinture un ballot de rites sacrificiels, furent enfermés dans la caverne du plaisir paradisiaque.
D'autres plaçant leur foi dans l'action et espérant atteindre l'autre rive et la libération furent pris piège entre leur devoir et les actes interdits.
Il est pratiquement impossible de traverser cette rivière, là où le bateau de l'impartialité et la corde du discernement ne peuvent atteindre l'autre rivage.
Ô, Arjuna, tout comme un homme ne peut résister à une femme qu'il désire, l'Ame individuelle peut traverser la rivière de l'illusion...
Seuls ceux qui m'ont servi avec dévotion ont réussi.
Pour eux, les eaux de Maya se sont évaporées, alors même qu'ils demeuraient sur cette rive.
Allégés du fardeau de l'égoïsme, tournant le dos aux vents du désir et avançant avec précaution dans les eaux de l'amour terrestre pour y trouver un passage sûr.
par Jnaneshwar Mahajaj

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