samedi 20 août 2016

LE BURKINI- EXTRAIT

Ainsi donc la polémique récurrente dite Du voile recommence sous une nouvelle forme. Je le dis tout de suite, j'étais et je reste hostile à l'usage des voiles intégraux typeburqa dans la vie quotidienne, les lieux publics, la rue, comme signe discriminant (et oui, si les mots gardent un sens, c'est la différence avec le reste de la population qui est "discriminante", non les tenues communes). Leur caractère ostentatoire, voire provocateur, dont on peut tirer des interprétations variées, voire contradictoires, présente l'inconvénient majeur de stigmatiser (= marquer au fer rouge ou autrement, selon le dictionnaire Littré) les femmes qui les portent en attirant spécifiquement l'attention sur elles. Respectons les modes topiques ! Après tout, les pays musulmans n'acceptent pas la mini-jupe.
Sur les plages1, le burkini est-il plus indécent (sensu stricto = qui ne convient pas) que le string ou le monokini ? Met-il en danger, dans ces lieux de détente familiaux, lesvaleurs de notre culture (lesquelles en l'occurrence ?) ou de la République ? Est-il une insulte à la laïcité 1905, et en quoi ? La réponse n'est pas évidente – même si, je le répète, on peut être hostile à cette mode qui souligne la situation de dépendance des femmes musulmanes, quand bien même celles-ci l'accepteraient.
La preuve de cette complexité : les hésitations des responsables des piscines, des centres nautiques et bases de loisirs qui prennent des dispositions au coup par coup et pas toutes cohérentes.

Puisqu'on permet aux nudistes d'user de plages privées, va-t-on conjointement permettre aux musulmanes désirant se baigner d'obtenir des plages réservées ? Pour le coup, la laïcité serait peut-être davantage mise en question. Qu'on se souvienne de l'émotion liée à la réservation de créneaux horaires particuliers pour les femmes dans certaines piscines, y compris dans des communes dirigées par des socialistes.
Une question plus sérieuse se pose, en relation avec la mise en cause des modes de vie de notre société. L'éclosion de ce phénomène est-elle une pure coïncidence, ne représente-t-elle qu'une entreprise commerciale permettant d'écouler une marchandise nouvelle, comme le croit la sociologue des religions Danièle Hervieu-Léger ? Ou bien y a-t-il intention délibérée de certains milieux plus ou moins intégristes de tester le degré de résistance des autorités et de l'opinion françaises face à leurs exigences répétées et toujours plus revendicatrices d'imposer le plus possible de bribes de charya à toute une nation, qui y est étrangère ?
Article de garrigues et sentiers

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