samedi 13 janvier 2018

LE MAL ET SATAN- NOUVELLE FORMULE DU NOTRE PERE

S’il y a quelqu’un qui a un avis catégorique sur la nouvelle traduction française du Notre Père, c’est bien notre pape François.
Dans une série d’entretiens avec le père Marco Pozza, un jeune aumônier de prison de Padoue, le Pape s’est félicité que les Français aient renoncé à l’ancienne formule « ne nous soumets pas à la tentation » pour une expression plus exacte « ne nous laisse pas entrer en tentation ».
Et d’expliquer : « C’est moi qui tombe, pas Lui (Dieu) qui me pousse dans la tentation pour voir comment je tombe.
Un père ne ferait pas cela : un père aide immédiatement à se relever. »
Et d’insister : « Celui qui pousse à la tentation : c’est Satan : c’est le travail de Satan. »
Quand il parle ainsi, le Saint-Père n’est pas dans le cadre d’un enseignement officiel, magistériel, mais sa parole n’est nullement anodine, surtout sur des sujets d’une telle importance théologique.
Il se trouve, par ailleurs, qu’il s’exprime sur une question qui répugne souvent à la mentalité contemporaine et qui, parfois même, dans l’Église suscite méfiance et dénégation.
Récemment, le général des jésuites s’est opposé à la notion d’une existence personnelle de Satan.
Ce n’est pas du tout l’avis du Pape, qui pourtant lui aussi appartient à la Compagnie fondée par saint Ignace. « Le mal, a-t-il encore affirmé au père Pozza, ce n’est pas le brouillard de Milan… ce n’est pas une chose diffuse, c’est une personne. »
Une personne que François prend terriblement au sérieux, dans un langage qu’on peut trouver proche de celui du saint curé d’Ars aux prises avec « le grappin ».
L’événement qu’a constitué le changement de traduction du Notre Père permet ainsi à l’opinion de prendre conscience des enjeux de la foi chrétienne.
Il provoque parfois des échanges inattendus.
Ainsi, il est possible de retrouver sur internet une discussion très approfondie entre Raphaël Enthoven et le père Matthieu Rougé, curé de Saint Ferdinand des Ternes et professeur de théologie au collège des Bernardins.
On assiste rarement sur des médias de cette nature (Europe 1) à des échanges d’une telle profondeur, surtout lorsqu’ils concernent la question du mal et de Dieu. Pourquoi Dieu, qui est sans idée du mal, comme le dit saint Thomas d’Aquin, peut-il néanmoins permettre qu’il ait prise sur le monde et qu’il nous atteigne dans notre humanité la plus intime.
C’est la foi qui nous éclaire sur un tel mystère, auquel nul n’échappe.
Gérard Leclerc

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