vendredi 17 décembre 2010

RECONQUERIR TON EPOUSE-JEAN CHRYSOSTOME

VAN EYCK -DETAIL-EPOUX ARNOLFINI

Quand ta femme ne te témoignerait que dédain, mépris, insolence, il ne tient qu’à toi de la ramener à tes pieds à force de bonté, d’amour, de tendresse. Car il n’est pas d’attache plus forte, surtout entre un homme et une femme…
Que faut-il que tu dises à ta femme ? Dis-lui avec toute ta douceur : Moi, je t’ai choisie pour compagne de ma vie, j’ai associé mon existence à la tienne, dans les tâches les plus importantes et les plus nécessaires, l’éducation des enfants et le gouvernement de la famille… Ou plutôt, parle-lui d’abord de ton amour. Rien ne dispose mieux celui qui écoute à agréer nos paroles que la conviction qu’elles nous sont inspirées par un vif amour.
 Comment lui témoigner ta tendresse ? En lui disant : Je pouvais en épouser d’autres, une femme plus riche ou de naissance plus illustre ; je ne l’ai pas fait, car je t’ai désirée, toi, ta façon d’être… Dès lors je me suis attaché à toi, je t’aime et je te préfère à ma propre vie, qui est un néant ; et je prie et je supplie, je fais tout pour qu’il nous soit donné, après avoir passé cette vie dans un mutuel amour, d’être encore réunis et heureux dans la vie future.
Tout ce qui est d’ici-bas est court et fragile : mais nous avons su nous rendre dignes de la bonté de Dieu, au sortir de ce monde, nous serons éternellement avec le Christ, éternellement l’un avec l’autre, dans une joie sans limites. Ton amour me ravit par-dessus tout, et rien ne me serait plus pénible et odieux comme d’être en désaccord avec toi. Quant il me faudrait tout perdre, devenir plus pauvre qu’un mendiant, encourir les derniers périls, tout souffrir, rien ne me coûtera, rien ne m’effraiera, si je possède ton amour, et je ne souhaiterai des enfants que le jour où tu partageras ma tendresse…
Quels biens, quels trésors auraient la même valeur, aux yeux d’une femme, que de telles paroles ? Ne crains point que ton amour ne lui inspire du mépris à ton égard ; n’hésite pas à le lui confier… Montre-lui que tu attaches un grand prix à sa compagnie et que tu aimes mieux, à cause d’elle, être à la maison que sur la place ; préfère-la à tous tes amis, aux enfants mêmes que tu as d’elle et que tu dois aimer pour elle…
Si elle dit : Ceci est à moi, réponds-lui : Que réclames-tu comme étant à toi ? Je l’ignore ? Je n’ai, moi, rien en propre. Pourquoi dis-tu : c’est à moi, quant tout t’appartient ?… Oui, tout est à toi, et moi aussi je suis à toi.


Jean Chrysostome, Commentaire de la lettre aux Éphésiens, homélie 20, trad. M. Jeannin, France Quéré.
RIEN DE NOUVEAU SOUS LE SOLEIL!










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