lundi 2 avril 2012

LA PASSION DE JESUS -VOUS ETES MES AMIS- JEAN ,15,14

Le jardin des oliviers- Les apôtres dorment-DUCCIO
Nous voyons le geste de Judas. Mais nous portons peu attention au don parfait du Père qui est là devant nos yeux. Gratuitement, Jésus, l'homme qui sait aimer, s'abaisse pour laver des pieds, partage le pain, pardonne à Pierre, à Judas aussi, donne sa mort, c'est tout un et pour tous. Pour vous et pour la multitude.



Nous portons peu attention à la profondeur de cette déclaration de Jésus : ami (qui n'est malheureusement pas dans la version liturgique). À l'heure suprême de son retour au Père, Jésus purifie Judas, c'est ainsi qu'il faut sai­sir son attitude, comme il purifiera, par son regard posé sur Pierre, son reniement. Un simple mot, un «maître» mot, un mot invitation. Mon frère, ma mère, mon frère, (mes amis) ce sont ceux-là qui feront aux autres ce que je fais là pour vous (cf. Mt 12, 46-50; Mc 3, 31-35).


Jésus s'applique à vivre ce qu'il avait déclaré : si vous n'aimez que vos amis que faites-vous de si extraordinaire ? Les païens en font autant (Mt 5, 47). Devant le geste de Judas, Jésus, dit Maurice Zundel, fait de l'amour de l'homme [Judas] le test, le critère, la pierre de touche de l'amour de Dieu. Il nous livre la suprême consigne de toute sa vie : pour lui ami et ennemi sont des mots semblables. Identiques. Nous sommes tous frères, des amis de Dieu. Vous êtes mes amis (Jn 15, 14). Révélation suprême! Merveille des merveilles ! Dire ami, une manière de vivre Jésus qui montre qui est Dieu.


Le lavement des pieds- DUCCIO
 Ne prétendons pas aimer comme Jésus. Nous sommes assez avancés en âge, (assez sages !) pour re­connaître, et c'est ça la sainteté, que notre amour n'est pas au même diapason pour toutes nos compagnes. Nous aimons plus l'une que l'autre. Le mot ami adressé à l'une ou à l'autre n'a pas la même intensité, la même saveur, la même authenticité. Thérèse de l'Enfant Jésus n'a cessé de redire qu'il faut vivre à la perfection nos imperfections. Facile !


Jésus lui, a prononcé ce mot ami avec la même intensité à chacun de ceux qu'il a choisis. Ce mot n'était pas un mot «en général», sorte de passe-partout mais un mot à l’accent très concret de toute relation humaine. Jésus n'a pas aimé « en gros », il n'a pas dit ami « en général », mais jusque dans les détails d'une relation de trahison. Il a conservé le fil de la merveille en voyant en chaque humain le profil de son Père. Il nous a montré ce qu'il en coûte de vivre, d'habiter ensemble tous en frères (Ps 131, 1). Ami, c'est un exemple que je vous donne.


Devant cette profondeur vécue entre Jésus et les siens, tous les siens, devant tous ces amis de la montagne, di­sait Christian de Chergé dans son testament en parlant des S.A, nous ne pouvons que «souffrir» de ne pas don­ner à ce mot ami toute l'intensité et la profondeur sans fonds de Jésus.


À votre contemplation : la première lecture clamait tantôt - et cela s'adresse à chacune d'entre nous : nous avons du prix à ses yeux. Le texte ajoute: il fait de nous la lumière des nations pour que mon salut parvienne jus­qu'aux extrémités de la terre. Une semaine sainte pour devenir ami à la manière de Jésus, la «sainteté» qui sait aimer. C'est ainsi que nous témoignerons que Jésus est notre ami. AMEN.
Jean 13,22-33-36-38

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