LES TATOUAGES- JE T'AI GRAVE SUR LA PAUME DE MA MAIN - ISAÏE 49

Enfant, j’écrivais souvent sur ma main : distrait, je savais que c’était le meilleur moyen de ne pas oublier les choses importantes – même si la méthode, peu soigneuse, faisait le désespoir de ma pauvre mère. Il semble que Dieu écrive lui aussi sur sa main, et qu’il écrive notre nom. Est-ce pour ne pas oublier ? Serait-il distrait lui aussi ? Il promet pourtant le contraire : « Est-ce qu’une femme peut oublier son petit enfant ? Même si elle pouvait l’oublier, moi je ne t’oublierai pas. »
Alors pourquoi graver nos noms sur sa paume, pourquoi ce tatouage étonnant dont Dieu semble si fier ? D’ailleurs, en matière de tatouages, pourquoi certains écrivent-ils un prénom sur leur propre corps ? Pas pour ne pas l’oublier, bien sûr, mais comme une façon de proclamer que leur affection ne finira qu’avec leur vie. Il y a quelque chose d’émouvant à voir s’exprimer ainsi, parfois sur des corps qui ne semblent pas les plus tendres, un amour plus profond que toutes les carapaces.
Dieu tatoué par tendresse maternelle pour nous ? Je méditais sur cette image un peu baroque quand j’ai levé les yeux vers le crucifix et regardé les paumes du Christ. « Je t’ai gravée sur ma main ». Ces marques du crucifié ne sont pas provisoires : le Ressuscité, apparaissant à ses amis, peut les leur montrer, pour leur faire voir que c’est bien lui, qu’il est celui qui a souffert et qui a vaincu la mort (*). Pour l’éternité, ces plaies traversant des mains humaines sont entrées en Dieu, parce que ce sont des marques d’amour. Comment avions-nous oublié que l’amour d’une mère peut être si déchirant ?

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