dimanche 21 septembre 2014

MAURICE BELLET- BEAU TEXTE

GIOTTO- Le jugement dernier
De la communauté essentielle je dirai ceci:qu'on y est par un seul voeu:
le voeu d'indéfectible amitié.
C'est l'entraide: nous ne laisserons personne dans le besoin.
C'est le respect de chacun, non jugement,discrétion,respect du secret de la vie privée.
Nous savons bien que les chemins peuvent être longs,tortueux,imprévisibles.
Nous veillerons seulement à ne pas faire porter notre propre charge à autrui.
C'est aller ensemble en cette voie, se tenir ensemble en cette demeure,chacun selon sa mesure
sans rien forcer,sans rien détruire.
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La seule déviance à absolument éviter serait cette prétention bouclée sur soi, qui nous rendrait sourds et aveugles.
Comme cet étrange péché contre l'Esprit dont la morale  ordinaire ne sait rien

Il arrive à certains de ne goûter que l'absence et l'épreuve.
Si quelqu'un se trouve alors sans Dieu, sans pensée,sans images,sans mots
reste du moins pour lui ce lieu de vérité: aimer son frère qu'il voit

S'il ne parvient pas à aimer parce qu'il est noué dans sa détresse,seul, amer,affolé,
reste du moins ceci: de désirer l'amour.

Et si même ce désir lui est inaccessible
à cause de la tristesse et la cruauté où il est comme englouti,
reste encore qu'il peut désirer de désirer l'amour.
Et il se peut que ce désir humilié
justement parce qu'il a perdu toute prétention, touche le coeur
du coeur de la divine tendresse.

CE N'EST PAS SUR CE QUE TU AS ETE 
NI SUR CE QUE TU ES 
QUE TE JUGE LA MISERICODE,
C'EST SUR CE QUE TU AS DESIR D'ETRE.

Il n'y a pas d'homme condamné

Maurice  Bellet-Incipit- ou le commencement- Desclée de brouwer p72 à77

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