vendredi 24 octobre 2014

JOB 19,23-27-LE SOUFFRANT

JOB, mon ami, mon frère, tu es sur ton tas de cendre, douloureux, malade, saoulé par le discours de tes amis qui pensent bien faire en justifiant ton malheur injustifiable, et tu ne te résignes pas à ce qui te paraît insensé.
Job, mon frère de sang et de larmes, tu es là, perclus, seul car même ton épouse t’a dit « Maudis Dieu et meurs ! » (*) et pourtant, dans cette acclamation, toute ta foi, ta grande foi en Dieu se déploie.
Oui, tu le sais, ce Dieu contre qui tu te bats est à la fois l’énigme de tes plaies, et ton défenseur, ton libérateur, le trésor de ta vie.
Oui, tu le sais, tes paroles doivent être gravées dans le marbre pour toujours : elles réconforteront le Christ lui-même quand lui-même sera dans la nuit.

Et tes yeux qui ne voient plus d’avenir, tes yeux brûlés de larmes et de fatigue, tes yeux, déjà, voient que Dieu ne peut qu’être bon, qu’il ne peut vouloir ton malheur. Et tes yeux, déjà, voient que d’autres, innocents comme toi, souffrent et espèrent, et attendent, et croient que leur libérateur est vivant. Tes yeux, déjà, dans la nuit noire, voient Dieu de dos.
Les traducteurs hésitent : est-ce depuis ta chair, ou hors de ta chair que tu verras Dieu ? Qu’importe. Ce sont les cœurs purs qui voient Dieu. Et quels yeux autres que ceux du corps et de la chair, les yeux qui aiment et rendent beau ce qu’ils regardent, pour contemper Celui qui rend le cœur pur ?
« Vous n’avez pas parlé de moi avec justice, dira Dieu à ses détracteurs, comme l’a fait mon serviteur Job »&nbsp(**).

Site: signesdans la Bible- homélie de soeur  ANNE LECU sur le livre de Job

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