jeudi 29 janvier 2015

APPRENDRE TON PAS-SOEUR LECU

Ravenne- saint Appolinaire- Mosaïque

Je voudrais ne jamais t’oublier. Te remercier d’avoir mis sur mes pas des hommes et des femmes de bienveillance et de bonté, qui sont ma joie. Te dire du plus profond de mes entrailles que je ne regrette rien. Que tout est bien ainsi. Même les larmes, même la peur au ventre, même les incertitudes qui me font crier vers toi. Je voudrais te le dire en secret, et ne l’imposer à personne, mais oui, mon Dieu, tout est bien avec toi. 
Je ne comprends pourtant rien aux heures de nuit. Mais tu le sais, car je te l’ai assez dit. Je ne comprends surtout pas la peine que doivent porter ceux qui peinent déjà trop, ceux pour qui l’épreuve est trop longue, et la nuit trop épaisse. Je voudrais tant que tu irrigues leur soif, que tu aplanisses les monts arides et que tu adoucisses les déserts. Je ne comprends pas qu’il faille quarante ans pour traverser ce désert bizarre, cette étendue si petite finalement, que l’on pourrait le faire en cinq jours.

A moins que ce ne soit pour apprendre ton pas… Car je sais de toute la force de ma petite foi que tu es là, dans ce désert, plus assoiffé que moi, plus fatigué que moi, plus inquiet que moi, plus perdu que moi, toi mon Dieu, perdu volontairement chez les hommes perdus, pour les trouver.
Je ne sais pas où tu nous emmènes, mais cela m’est égal si c’est avec toi, et tous ensemble que nous y allons. Ma maison, ce sont ceux que j’aime, et ma maison, c’est toi. Ô mon Dieu voyageur, ne nous lâche pas !
Et toi mon frère lecteur, compagnon de ces marches, sois sûr que notre grand Dieu tient ta main bien fort, surtout lorsqu’elle tremble. Oui, sois sûr !


Soeur  Lécu dans signes dans la Bible

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