vendredi 25 mars 2016

LA MERE DES DOULEURS

GIOTTO
«  Et toi, ton âme sera traversée d’un glaive.  »
Évangile selon saint Luc, chapitre 2, verset 35

Qui dira la force des mères ?
Les mères des victimes, les mères des bourreaux, les mères des larrons, la mère de Jésus.
Toutes ces femmes, unies par la douleur de la perte d’un enfant.
J’ai mis du temps à découvrir que beaucoup d’hospitalières, à Lourdes, sont venues un jour pour leur enfant.
Et pour trouver en la personne de Marie la Mater dolorosa, la Mère des douleurs.
Celles-là ne sont pas toujours les plus bavardes.
Elles gardent un secret.
Comme une blessure enfouie au plus profond, et qui ne se laisse découvrir qu’avec d’infinies précautions.
Elles savent que cette blessure-là n’est pas de celles qui cicatrisent.
Le glaive est là, pour toujours.
Mais mystérieusement, cette secrète entaille les ouvre aussi, de manière renouvelée, au don d’elles-mêmes, au don de la vie.
Toutes ne le savent pas, mais beaucoup le découvrent dans la prière et le service hospitalier.
C’est que la pointe du glaive a touché au lieu même où la vie se donne.
De certaines blessures jaillit de l ’eau. Non seulement le sang. Le sang et l’eau.
En Marie, toutes ces femmes trouvent une sœur, une mère.
Marie qui, au dernier jour comme au premier, porte Celui qui porte tout.
Dans son ventre et sur ses genoux.
À l’heure du Magnificat comme au jour de la croix.
Pour elle, miracle : au jour où elle a perdu son enfant, elle s’en est vu confier une multitude.
À la parole de Jésus, elle est devenue mère à nouveau.
« Voici ton fils » — « Voici ta mère ».
Mater Misericordiae, Vita dulcedo et spes nostra, Mère de miséricorde, notre vie, notre douceur, notre espérance.
Frère Lionel Gentric
Couvent de Strasbourg

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