dimanche 4 septembre 2016

ETRE ENSEIGNANT

Débordée, fatiguée, désenchantée
Je récitais mes litanies...
"Si mes élèves ne savent rien... c'est à cause de la télé.
Si je n'ai pas le temps de respirer...  c'est à cause des programmes surchargés.
Si le p'tit Stéphane est si tannant... c'est à cause de ses parents.
Si les enfants sont si agités... c'est à cause de la récré.
Si Patrick s'endort sur le plancher... c'est à cause de son dîner.
Si Chantale m'envoie promener... c'est à cause de la société."
Ô paradoxale profession
La plus grande, la plus dure
La plus noble, la pire, la meilleure
Sans discussion.
Profession de compassion, de déraison
Plus que profession
Mission et à la fois passion
Instruction, éducation, application
Frustration, co-opération, tradition
Rigodon !
Pardon ! je connaissais alors tant de confusion.
Comme un violoniste en herbe
Qui maudit son violon...
Je songeais à l'abdication
À faire école buissonnière
À déchirer mon diplôme d'hier
Ou à écrire un gros bouquin farceur
Intitulé : "Les tribulations d'une ex-professeur".
Et puis... les années ont passé.
Le calme s'est installé, dans ma maison.
Il faut croire
Que les tenaces violonistes
Arrivent à capter le silence entre les sons
La mélodie qui efface les tensions.
Aujourd'hui, je connais le secret de l'enseignement.
Un secret qui se résume en un seul et puissant mot :
APPRENDRE.
Alors, maintenant,
Avec la jeune Marlène
Ou le sage Simon
J'avance en cadence
Vers de nouveaux horizons.

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