LA REUSSITE...

Carnaval de Venise.

C'est le genre d'homme qui peut tout faire, n'étant personne.

Les milieux d'affaires sont comme tous les autres.
C'est partout la même loi élémentaire , triviale.
Partout la soif de gouverner, le goût d'anéantir.
Il connaît cette loi, sans s'y soumettre
Il est comme un aimant qui attire à lui la limaille des intérêts,
des bassesses nécessaires à chacun dans son emploi.
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C'est l'orgeuil qui le mène.
un orgueil incommensurable par lui seul défini.
L'orgeuil de ne jamais manquer à l'élégance de vivre,
l'orgeuil d'échapper à ce qui est.
Il va dans le monde comme un géomètre.
D'emblée il calcule les distances.
D'emblée il connaît le centre et la périphérie.
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Il côtoie des notables, des hommes lourds puissants;
Il passe là au plus près de la mort de son âme, de la fin d'une enfance.
Il redevient à l'ultime seconde ce qu'il n'a pas cessé d'être:
l'enfant insupportable, curieux de tout.
Le renard insoucieux du gibier
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Le monde est trop étroit pour son ambition et Dieu n'existe pas.
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Ils croient travailler quand ils ne font que jouir.
Ils croient jouir quand ils ne font qu'obéir à leur rang.
Ils sont fiers de cette servitude.
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La séduction est chez lui comme un art très ancien, une finesse brute
Séduire comme il le fait, c'est tuer sans blesser.
Il parle d'une parole argentée, luisante et vive.
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Il fait métier de ne croire à rien.
Celui qui commande aux autres se met en position de Dieu

EXTRAITS


Christian Bobin-La part manquante-Folio-p48-49-50-51