Adoration des mages-mosaïques-Ravenne
Nous sommes invités, non pas à la bébélâtrie, mais à considérer que la vie est toujours, autour de nous, donnée comme une promesse fragile qui ne vivra que si nous l’honorons, que si nous la reconnaissons. Le bébé de Bethléem de ce point de vue n’est en rien différent de chaque être humain. Il l’est d’autant moins que dans l’Évangile de Matthieu, au chapitre XXV, Jésus dit explicitement que tout homme malade, emprisonné, affamé, assoiffé est présence du Christ. Noël nous invite à célébrer cette présence paradoxale de Celui-là même qui est l’Esprit et la Vie là où elle nous semble la plus absente, la plus défigurée. C’est pourquoi nous nous fourvoyons si nous faisons de « l’enfant Jésus » un hochet spirituel, une sorte de réponse à tout, une petite idole. Il faut au contraire nous interroger sur notre aveuglement qui nous détourne de déceler l’Esprit et la Vie en de multiples endroits, personnes et situations, surtout là où cela nous dérange, là où l’humain et l’humanité balbutient, se cherche, est en manque de repères… http://erasme.over-blog.fr/article-que-fetons-nous-a-noel-93359453.html
Un exemple pour finir : m’est parvenue la lettre d’un fils au ministre de l’Intérieur, indignée qu’on ait refusé à sa mère, vivant depuis 24 ans en France, arrivée parfaitement francophone, ayant étudié dans les établissements français de Casablanca, totalement intégrée, ayant élevé ses enfants en France, la nationalité française. L’administration n’a pas vu là les critères suffisants pour accorder à cette femme ce qu’elle demandait. Parabole à mes yeux de notre aveuglement devant la présence de la vie dès lors qu’elle n’entre pas dans nos cadres, dans nos intérêts. Pour moi, chers amis, l’enfant Jésus, cette année aura entre autre le visage d’une Marocaine déboutée de son désir de vivre parmi nous.
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