dimanche 21 décembre 2014

L'EN BAS - MAURICE BELLET


O toi, qui que tu sois, si profond soit l'en bas, si dure 

la déréliction, si humiliant ton vice, si triste et sans but la vie 

qui te reste à finir de vivre, si du moins tu gardes en l'espace le 

plus secret de ton cœur, là-même où tu ne sais pas, un peu de 

cette lumière, un peu de cet espoir qui te sépare de la grande 

mort, un désir, un amour obscur, une foi sans mot sans visage, 

si du moins commence en toi (sans même que tu le saches) la 

lointaine aurore d'humanité, alors, frère, sœur, tu es des nôtres.


La Traversée de l'en-bas, pp.12-13 ; 153-156- MAURICE 

BELLET

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