vendredi 19 décembre 2014

UN CONTE DE NOËL


C'était quelques jours avant Noël, dans une famille pauvre. Une fillette avait son petit frère, Emmanuel, qu'elle adorait, qui se mourait d'une tumeur au cerveau. Ses parents avaient tout fait pour le sauver. Toutes leurs maigres économies y étaient passées ; rentrant un jour, épuisé, après un ultime échec, le papa s'affala sur une chaise et dit à sa femme qui avait les larmes aux yeux : « Tu sais, chérie, c'est fini. Seul un miracle pourrait le sauver. »

La petite fille, dans un coin de la pièce, avait suivi cette conversation murmurée. Elle alla dans sa chambre, prit sa tirelire cachée dans un coin, vida les pièces sur son lit et les compta soigneusement : un franc et onze centimes. Elle referma la petite boîte, la mit dans sa poche, sortit en secret et se rendit à la pharmacie. Lorsque son tour vint, elle s'approcha du comptoir, se hissa sur la pointe des pieds et elle aligna ses pièces devant le pharmacien étonné.
« Qu'est-ce que tu veux ma petite ? - C'est pour mon petit frère. Il est très malade et je viens acheter un miracle. - Que racontes-tu ? - Il a un gros bouton qui lui pousse dans la tête, et papa a dit qu'il fallait un miracle pour le sauver. Alors je suis venue pour acheter un miracle. »

Le pharmacien répondit, avec un petit sourire attristé
« Désolé, ma petite, mais nous ne vendons pas de miracles ici... »
Il y avait, dans la pharmacie, un grand monsieur bien habillé, qui écoutait cette étrange conversation. Il s'approcha de la fillette, qui ramassait ses pièces, les yeux remplis de larmes.

« Pourquoi pleures-tu petite ? - Monsieur le pharmacien ne veut pas me vendre un miracle... C'est pour sauver mon petit frère Emmanuel, qui est très malade. - Combien as-tu ? - Un franc et onze centimes... mais vous savez je peux trouver plus. - Ce n'est pas nécessaire ; c'est exactement le prix d'un miracle ! Amène-moi chez toi, je voudrais voir ton frère, ton papa et ta maman. »

Le monsieur bien habillé n'était autre qu'un des plus grands chirurgiens du cerveau. Il opéra l'enfant et Emmanuel rentra à la maison quelques semaines plus tard complètement guéri. Le miracle avait coûté... un franc et onze centimes... plus, bien sûr, l'amour et la foi d'une enfant.

Ce conte est tiré d'une histoire qui s'est vraiment déroulée en Inde, et a été rapportée par le Père Ceyrac dans Mes racines sont dans le Ciel (Presses de la Renaissance, 135 p.,9,50 €).

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