lundi 9 août 2010

LE BUISSON ARDENT - EX 3, 13-15

Chagall-Buisson ardent.

Au-delà des mots, il nous faut de nouveau
revenir à l'expérience.
Quelle fut celle de Moïse?
Qu'a-t-il vu et entendu au juste?
Etait-ce  à l'intérieur ou à l'extérieur?
Etait-ce une vision objective ou subjective?
Certainement les deux à la fois puisqu'on sait
qu'il n'ya pas d'objet sans sujet pour le percevoir,
ni de sujet qui ne soit réaction à une présence
objective.
Le buisson dont il est question, est-ce un
buisson épineux comme celui que l'on montre au
monastère Ste Catherine au Sinaï,
ou bien est-ce le propre corps, le propre esprit
(tout aussi épineux) de Moïse?
.......
Moïse éprouve ce frôlement d'aile de l'intangible,
cette ouverture abyssale à l'Inconnu
dans le familier de ses jours.
Il approfondit cette expérience réelle et découvre
"qu'elle brûle mais ne se consume pas"
merveilleuse métaphore
pour dire que la Présence de l'Etre
dans ce qui est ne brûle ni ne détruit ce qui est.
.....................
Mais Moïse voit plus loin, ou peut-être entre-t-il
plus profondément dans l'expérience du Réel paradoxal?
Il voit ce qui était (le buisson)
Ce qui est ( la flamme)
ce qui sera (la cendre)
Il voit ce que nul ne peut voir: c'est à dire
LE TEMPS.
Au coeur du temps il choisit la flamme.
Il est touché par L'ETERNEL PRESENT.
(le buisson ne se consume pas....)

Jean Yves Leloup-Notre Père-p94-95
Editions Albin Michel

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