jeudi 11 août 2011

LA SOUFFRANCE

Caravagio-St Paul sur la route de Damas
Révélation

Ainsi l’épreuve peut-elle être entendue autrement que comme un examen, une mise au défi, une vérification. Je l’entends pour ma part, mon cher Thomas, comme on parle d’une « épreuve d’artiste », un tirage d’un graveur ou d’un photographe, c'est-à-dire ce moment où se révèle ce qui restait encore invisible. Dieu, en effet, ne nous mets pas à l’épreuve pour voir si nous sommes capables de tenir, de résister. De cela, il n’a rien à apprendre, puisqu’il nous connaît comme lui-même, s’il est bien celui qui nous a faits. Ce serait un jeu gratuit, inutile, stérile et même pervers. Son but n’est pas de faire le tri entre les « produits réussis de son atelier » et les « ratés » Si tel était le cas, ce serait simplement le signe qu’il est un piètre créateur. En vérité, si Dieu est Dieu, il ne rate rien ! C’est donc d’une autre épreuve qu’il s’agit. De laquelle, à ton avis ?
Il m’a fallu un certain temps pour donner ma propre réponse à cette question. Pour ma part je n’en vois qu’une qui résiste aux objections. Une seule honore, à mon humble avis, la Bonté essentielle de Dieu : l’unique épreuve dont il peut être question, la seule qu’il puisse nous envoyer, c’est de nous proposer de faire l’épreuve de son amour, c’est-à-dire d’en avoir la révélation. Le cancer, l’accident, ou quelque circonstance que ce soit, ne sont pas l’amour de Dieu en lui-même, mais l’occasion de le découvrir.

http://erasme.over-blog.fr/article-vingt-neuvieme-lettre-a-thomas-more-dieu-et-le-cancer-76531167.html
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