samedi 20 août 2011

SPIRITUEL ET PSYCHIQUE

Magnus
On confond souvent le spirituel et le psychique. La sérénité, la détente, le bien-être sont des résultats appréciables, mais l'âme reste hors d'atteinte. Le psychique ne dépassera jamais la thérapie qui n'a qu'un but : le mieux-être. Le spirituel, lui, nous travaille dans une perspective radicalement différente : le plus-être, comme une soif de lumière, une croissance purement qualitative, une soif insatiable du Dieu vivant, réel, celui qui se vit, qui entre dans mon expérience.

la dévotion chrétienne ne devrait reconnaître qu'une seule école : "Il faut qu'il grandisse et que moi je diminue" (Jn 3,30). C'est le passage obligé. Où que nous soyons, quoi que nous fassions, faire une place toujours plus grande à la crainte de Dieu, oui, si mal comprise, qui n'a rien à voir avec la soumission, ni la distance respectueuse, mais qui peut se traduire plus simplement par le souci de Dieu. S'effacer, se retirer, non par timidité, mais avec aisance, avec maturité, pour laisser passer, devant moi, celui qui est plus grand que moi, et qui deviendra davantage moi-même que je ne l'étais.


L'écoute patiente, l'humilité dans l'épreuve et la contradiction feront d'excellents exercices pour apprendre à te recentrer. Et milles petites pratiques quotidiennes, dont les autres savent si bien te donner l'occasion, qui seront autant de victoires sur toi-même, autant de libérations, de percées hors de cette coquille qui se reforme et se referme dès qu'on la laisse tranquille. mais par-dessus tout, il te faut entretenir le contact avec la nature, avec la vie secrète du monde, qui à la fois relativise la nôtre, dans sa version individualiste, et l'exalte dans son expression universelle. Je ne suis qu'une voile, je ne suis ni l'immensité de l'océan, ni les vents qui la parcourent, mais tout, tout est là, au creux de cette petite voile tendue, qui n'a trouvé sa liberté qu'abandonnée au souffle qui l'emporte. le Royaume est en toi, comme l'infini, et tu le sais, le combat est caché. Dieu, pour l'heure, ne te demande pas de faire de grandes choses, mais d'être grand dans les petites choses. C'est là que la vérité t'attend.


Philippe Mac Leod, Petites chroniques d'un chrétien ordinaire, Ed. DDB, mai 2010.

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