samedi 15 février 2014

POURQUOI LES RICHES ONT GAGNE

La manière dont les banquiers et les financiers ont réduit à une peau de chagrin les mesures de régulation que les États voulaient prendre après la crise de 2008 l’illustre de façon éclatante. Les bonus les plus insolents sont repartis de plus belle dès 2009 » 4.
S’appuyant sur les travaux de Thomas Piketty 5, J.L. Servan-Schreiber montre comment la tendance lourde dans les pays occidentaux se manifeste par la juxtaposition d’une croissance autour de 1,5% pendant que les rendements des capitaux tournent autour de 5%. Et c’est le patron de la banque Goldman Sachs, dont on sait le rôle cynique qu’elle a jouée dans la crise grecque, qui célèbre ce triomphe de la rente jusqu’au délire : « Je ne suis qu’un banquier faisant le travail de Dieu. Cette phrase révélatrice et grotesque n’a pas été prononcée par un esprit dérangé, mais par le Primus inter pares des financiers de Wall Street, Lloyd Blankfein, patron de Goldman Sachs, la banque emblématique de la sécession des riches » 6.
Que le triomphe de l’argent et de l’individualisme apparaisse à un grand banquier de la planète comme « le travail de Dieu » donne la mesure de la perte des valeurs constitutives de nos sociétés.
Loin de se réfugier dans la complainte ou l’amertume critique, J.L. Servan-Schreiber voit dans l’interconnexion de tous les citoyens par les réseaux sociaux et l’essor puissant des ONG l’émergence d’une valeur montante dans les aspirations collectives. « Elle a, écrit-il, un joli nom, presque désuet, un peu oublié depuis la Révolution française. (…) Peut-être aura-t-elle dû attendre le XXIe siècle pour que son temps arrive : la fraternité » 7.
Bernard Ginisty- site Garrigues et sentiers

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