L'orgueilleux est sans cesse avide de reconnaissance,
il vit dans la crainte et le souci de perdre son importance.
L'humble "est ce qu'il est"
délivré du souci d'apparaître (et surtout du souci
de paraître humble). il peut s'émerveiller d'être.
Les flatteries comme les calomnies ne provoquent plus
en lui de "réactions"
Cela ne veut pas dire qu'il soit indifférent mais
ne prétendant à rien, il n'a rien à défendre.
Il est cela suffit.
Eliminer l'orgueil, pour le Thérapeute,
c'est relativiser l'ego, le moi, qui sans cesse
ordonne,exige,demande,attend de l'extérieur
la confirmation de l'être qui lui manque à l'intérieur.
Pour Philon comme pour les Pères de l'Eglise par la suite,
la chute de l'homme est la conséquence d'une vision
ego-centrée sur le monde.
"J'appelle cela bien parce que cela me plaît,
J'appelle cela mal parce que cela ne me plaît pas.
Ce que symboliquement le Livre de la Genèse
appelle goûter le fruit de l'arbre de la connaissance
du bien et du mal, c'est à dire l'arbre de la connaissance
ego-centrée.
.................
La façon dont on regarde le monde peut en faire un paradis ou enfer.
L'orgueilleux enferme toute chose dans son regard,
il est lui-même enfermé dans cette projection de lui-même
qu'il prend pour la réalité.
L'homma humble et vrai restitue toute chose à son identité et à sa liberté.
Il est en bonne posture pour recevoir tout être comme un don,
dans la clarté du Bien essentiel qui donne à tout ce qui est
"la grâce d'être"
PRENDRE SOIN DE L'ETRE-p98-99
Jean-Yves Leloup
Philon et les Thérapeutes d'Alexandrie
Spiritualités vivantes-Albin Michel
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