mardi 7 septembre 2010

L'ARBRE


Conversation entre un grand-père et son petit-fils

Regarde lui dit-il, regarde les arbres comme
ils travaillent....
-Qu'est-ce qu'ils font grand-père?
-Ils rattachent la terre au ciel
et cela est très diffcile parce que vois-tu le ciel est si léger
qu'il est toujours sur le point de prendre la fuite.
S'il n'y avait pas d'arbres il nous dirait "adieu" le ciel.
Alors il ne nous resterait plus qu'à mourir.
mais heureusement il y a les arbres...
Regarde ce tronc rugueux. Tu vois
c'est comme une grosse corde.
Il y a même des noeuds dedans.
mais à chaque bout les fils de noeud se desserrent
et s'élargissent pour s'accrocher au ciel et à la terre.
On les appelle des branches en haut et des racines
en bas. mais c'est la même chose
Les racines cherchent leur chemin dans le sol
de la même manière que les branches
cherchent leur chemin dans le ciel
-Mais grand-père c'est plus difficile d'entrer dans le
sol que dans le ciel!
-Eh non mon fils, si c'était vrai
les  branches seraient droites. Et vois comme elles
sont tordues sur le vieux pommier que voici.
Elles doivent aussi chercher leur chemin, les branches.
Elles poussent. elles changent de direction.
Elles ont parfois bien plus de mal  que les racines.
-Et qu'est-ce qui leur donne tant de mal grand-père?
C'est le vent. le vent voudrait séparer le ciel et la terre.
mais les arbres tiennent bon.
C'est une sacrée bataille tu sais mon fils
-Et nous grand-père que devons -nous faire?
Avoir confiance, mon fils.
AVOIR CONFIANCE DANS LES ARBRES
CONTRE LE VENT

Rattacher la terre au ciel...
n'est-ce pas la tâche ardente de ceux qui nous précèdent et qui nous quittent?
regardez comme ils travaillent!
Regardez ces combattants de la nuit, ces briseurs de frontières?
Regardez-les ces hommes et ces femmes, ces plus petits
que la vie a parfois déracinés.
Quelle lutte contre le vent et quel courage aussi d'aller
 se replanter ailleurs.
Que serions-nous aujourd'hui sans leur combat
pour rattacher la terre au ciel, parfois jusqu'à la sainteté?

Un peu de mort sur le visage -Gabriel Ringlet
Desclée de Brouwer-p136-137



1 commentaire:

Au gré des jours a dit…

Quelle belle fable ! Je la retiens dans mes textes favoris. Merci pour votre blog.

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