mercredi 1 septembre 2010

N'AVEZ-VOUS PAS PU VEILLER UNE HEURE AVEC MOI ?

The musing of a solitary walker
MAGRITTE.

Et quand on a veillé? Non pas une heure mais une vie
Et quand on a aimé?
Mal peut-être en écorchant,
mais en aimant quand même...
..................
Que voyons-nous lorsque nous regardons dans un miroir?
Que voyons-nous de nous?
L'homme peut-il voir sa face et vivre?
Et cette actualité souvent si frontale?
Ces visages chaque soir au journal télévisé,
face à face, cette immense agonie....
Une agonie peut durer une minute, une heure, une vie.
Il y a des agonisants qui marchent, regardent comme vous,
moi, qui lisent le journal,entretiennenet des conversations.
QUE VOYONS-NOUS DE L'AGONIE DU MONDE?
ET NOS AMIS, NOS PROCHES,
QUE VOYONS-NOUS DE LEUR MYSTERE?
Même celui ou celle que j'aime passionnément.
Même dans la communion, malgré mon attention
à sa peur, à sa joie, à son art, à son mal ?

Et l'homme de Palestine?
Le joyeux convive de Cana,
Le crucifié du Golgotha,
Lorsqu'il reçoit la faim de Myriam?
Lorsqu'il dit sa soif à la Samaritaine?
QUE VOYONS-NOUS DE LUI?

C'est comme dans un tableau de Magritte:
nous ne voyons que de dos.

Gabriel Ringlet-
"Un peu de mort sur le visage" p31
Desclée de Brouwer
Littérature ouverte


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