Moïse et le buisson ardent-Chagall
les sirènes du marché.
En ce début de carême, l'Eglise nous offre des cendres
pour nous inviter à descendre.
Le sentiment du vide, du rien, de ce nihilisme ambiant
qui déteriore tant de vies ne peut être comblé à coups
de "sur": sur-consommation, sur-jouir, sur-prendre
qui finissent que par être des moyens de survivre.
Survivre comme des arbres secs, désséchés, déracinés.
Comme Moïse, bel arbre planté en Egypte
couvert d'honneurs et de biens devenu sec
comme un buisson d'épines.
Mais de ce buisson stérile va jaillir un feu ardent
qui ne consume pas l'homme qui vient en ce lieu,
les sandales otées pour mieux coller à la poussière
dont il est tiré.
Paradoxalement il lui fallait descendre dans la montagne
de son coeur pour y entendre la Voix
qui brûle sans détruire.
Que dit cette Voix?
Qu'il est urgent de descendre dans tous les lieux où
l'humain est esclave, de le délivrer des liens
qui l'assujettissent à la mort.
De donner à la vie une autre saveur qu'un goût de cendres
Il est temps de mettre le feu aux cendres...
De redire avec les deux compagnons d'Emmaüs
"Nore coeur ne brûlait-il pas en nous
tandis qu'il nous parlait en chemin
et nous ouvrait les écritures?" (Luc 24,32)
Dominique Collin -o.p.
Revue Dimanche 13 mars 2011
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire