mercredi 22 février 2012

L'UNIVERS SAVAIT QUE L'HOMME ALLAIT VENIR

Parlons du « principe anthropique ». Il y a une quinzaine de constantes physiques qui règlent l'Univers. On connaît leur valeur, mais on est incapables de dire pourquoi elles ont cette valeur. Par exemple : la vitesse de la lumière, la constante de Planck qui détermine la taille des atomes, la force gravitationnelle...

On s'est aperçu que si on variait un peu ces constantes, l'Univers ne fabriquerait pas d'étoiles, il n'y aurait pas d'éléments lourds, pas de vie, pas de conscience. Donc, il faut un réglage précis des constantes initiales pour que l'homme apparaisse. C'est le principe anthropique.


Un physicien anglo-américain que j'aime beaucoup, Freeman J. Dyson dit: «L'Univers savait quelque part que l'homme allait venir.»
Je pense que l'homme est primordial pour donner un sens à l'Univers.
Pourquoi créer un Univers d'une telle beauté, d'une telle harmonie, si personne ne l'appréhende ? Un Univers vide et stérile n'aurait pas de sens.
Je pense qu'il y a un choix métaphysique. Le réglage si précis de l'Univers est-il un effet du hasard ou est-il nécessaire? Pour Jacques Monod, prix Nobel de biologie, auteur du « Hasard et la nécessité », « l'homme a émergé par hasard dans un Univers qui lui est complètement indifférent. » D'autres ont abondé dans ce sens, comme Steven Weinberg, prix Nobel de physique, qui dit que « plus on comprend l'Univers, plus il est dépourvu de sens, comme notre existence est dépourvue de sens. »
La science se trouve donc sans réponse ?
La science ne peut pas distinguer. La majorité de mes collègues, probablement, n'aime pas parler de quelque chose qui règle les choses dès le début, d'un principe créateur. Ils évacuent cela en invoquant le hasard.
Trinh Xuan Thuan
astrophysicien
Panorama février 2012

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